
3000 personnes se sont rassemblées pour un sit-in devant le parlement jordanien. (crédit Parlement jordanien)
MEDITERRANEE. La baisse des prix ordonnée en Jordanie sur les denrées alimentaires de base ainsi que sur l'essence, le diesel et le gaz, n'a pas empêché la tenue des manifestations prévues le 14 janvier 2011 à l'appel de plusieurs syndicats populaires.
La manifestation qui s'est déroulée dans le calme dans plusieurs villes du pays, a été suivie d'une autre, dimanche 16 janvier. Une foule de près de 3000 personnes, composée essentiellement de syndicalistes, islamistes et partis de gauche, a effectué un sit-in devant le Parlement jordanien, à Amman, pour protester contre l'inflation et la politique économique du gouvernement.
Sur les banderoles tenues par les manifestants, on pouvait lire différents appels. "Jusqu'à quand continuerons-nous de payer le prix des vols et de la corruption", ou encore "Va-t-en, va-t-en Rifaï", "L'islam est la solution". D'autres panneaux présentaient des "Salutations aux Tunisiens", ou prônaient encore "2011, année des changements dans le monde arabe".
Au même moment, les députés jordaniens discutaient au parlement de la baisse des prix des aliments.
Les islamistes, dont le parti des frères musulmans est l'une des composantes, trouvent dans ces manifestation une nouvelle tribune. "En Jordanie, nous souffrons des mêmes maux que la Tunisie. Nous devons mettre fin à l'oppression, ainsi qu'aux entraves aux libertés et à la volonté du peuple", affirme son chef, Hammam Saïd. Et d'ajouter, que le peuple jordanien "n'acceptera jamais d'avoir faim".
Le député Fawaz Zohbi, sorti distribuer des collations aux manifestants, a par ailleurs confié que "si la Chambre n'obtient pas de réponse satisfaisante du gouvernement sur ses demandes de baisse de prix, elle va réclamer un nouveau vote de confiance au gouvernement". La Chambre basse a été récemment élue, en décembre 2010, avec une majorité loyaliste proche du roi.
La manifestation qui s'est déroulée dans le calme dans plusieurs villes du pays, a été suivie d'une autre, dimanche 16 janvier. Une foule de près de 3000 personnes, composée essentiellement de syndicalistes, islamistes et partis de gauche, a effectué un sit-in devant le Parlement jordanien, à Amman, pour protester contre l'inflation et la politique économique du gouvernement.
Sur les banderoles tenues par les manifestants, on pouvait lire différents appels. "Jusqu'à quand continuerons-nous de payer le prix des vols et de la corruption", ou encore "Va-t-en, va-t-en Rifaï", "L'islam est la solution". D'autres panneaux présentaient des "Salutations aux Tunisiens", ou prônaient encore "2011, année des changements dans le monde arabe".
Au même moment, les députés jordaniens discutaient au parlement de la baisse des prix des aliments.
Les islamistes, dont le parti des frères musulmans est l'une des composantes, trouvent dans ces manifestation une nouvelle tribune. "En Jordanie, nous souffrons des mêmes maux que la Tunisie. Nous devons mettre fin à l'oppression, ainsi qu'aux entraves aux libertés et à la volonté du peuple", affirme son chef, Hammam Saïd. Et d'ajouter, que le peuple jordanien "n'acceptera jamais d'avoir faim".
Le député Fawaz Zohbi, sorti distribuer des collations aux manifestants, a par ailleurs confié que "si la Chambre n'obtient pas de réponse satisfaisante du gouvernement sur ses demandes de baisse de prix, elle va réclamer un nouveau vote de confiance au gouvernement". La Chambre basse a été récemment élue, en décembre 2010, avec une majorité loyaliste proche du roi.
La Jordanie n'est pas la Tunisie
En réponse à ces deux jours de manifestations, le Premier ministre, Samir Rifaï, a déclaré sur la Radio Amen FM, que "le rôle du gouvernement est de réduire le déficit et la dette du pays et de permettre aux citoyens de garantir leurs besoins de base, sans aucun fardeau supplémentaire". Il n'a ensuite pas manqué de critiquer les partis et mouvements qui appellent aux décisions populistes, soulignant que le gouvernement ne voulait "pas faire payer au peuple les mesures actuelles".
Malgré les manifestations, les observateurs ne pensent pas qu'une contagion tunisienne puisse toucher la Jordanie. A cela deux raisons. Tout d'abord, le régime d'Abdallah II est un acteur indispensable du processus de paix israélo-palestinien et constitue un allié de taille pour les Occidentaux. Ensuite, parce que l'armée du royaume hachémite est composée essentiellement de bédouins, très loyaux envers le roi.
Malgré les manifestations, les observateurs ne pensent pas qu'une contagion tunisienne puisse toucher la Jordanie. A cela deux raisons. Tout d'abord, le régime d'Abdallah II est un acteur indispensable du processus de paix israélo-palestinien et constitue un allié de taille pour les Occidentaux. Ensuite, parce que l'armée du royaume hachémite est composée essentiellement de bédouins, très loyaux envers le roi.
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Les syriens sont à l'écoute des évènements tunsiens. Photo DR
Le gouvernement syrien fait le dos rond
En Syrie, régime similaire à celui établi par Ben Ali en Tunisie, avec la dynastie des Assad au pouvoir depuis 40 ans, les observateurs suivent également la situation avec attention. Pour autant, le président Bachar el-Assad se montre avare de déclarations sur le sujet, tout comme la plupart des organes de presse officiels. Ainsi, l'agence de presse Sana ne pipe pas mot de la Tunisie.
Mais le pouvoir syrien semble craindre une contagion et vient d'augmenter la subvention sur le fuel destiné au chauffage. Une hausse significative puisqu'elle porte à 1 500 livres syriennes (24,03€) l'allocation mensuelle de chauffage, au lieu des 870 L.S. (13,94€) actuelles. Soit une augmentation de 72%, qui entrera en vigueur le 1er février, à destination des 2 millions d'employés du secteur public syrien.
Déjà le 15 janvier, Bachar el-Assad a promulgué un décret créant un Fonds national pour les subventions sociales, destiné aux familles dans le besoin. Une mesure qui concerne pour le moment 420 000 familles et qui coûtera à l'Etat 10 à 12mds L.S. (160,69M€ à 192,83M€).
Ces gestes envers la population ne signifient pas pour autant que Damas est prêt à lâcher du lest. Les partis politiques d'opposition restent interdits, laissant la part belle au Baas.
Une seule voix s'est faite entendre, celle du chef des Frères musulmans syriens. Mohammad Riyad al-Shaqfa a confié au journal qatari as-Sharq que son parti était prêt à renoncer à l'action politique si ses membres étaient autorisés à rentrer en Syrie. Il a réclamé du même coup le retour des opposants en exil et la libération des détenus politiques.
Mais le pouvoir syrien semble craindre une contagion et vient d'augmenter la subvention sur le fuel destiné au chauffage. Une hausse significative puisqu'elle porte à 1 500 livres syriennes (24,03€) l'allocation mensuelle de chauffage, au lieu des 870 L.S. (13,94€) actuelles. Soit une augmentation de 72%, qui entrera en vigueur le 1er février, à destination des 2 millions d'employés du secteur public syrien.
Déjà le 15 janvier, Bachar el-Assad a promulgué un décret créant un Fonds national pour les subventions sociales, destiné aux familles dans le besoin. Une mesure qui concerne pour le moment 420 000 familles et qui coûtera à l'Etat 10 à 12mds L.S. (160,69M€ à 192,83M€).
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Une seule voix s'est faite entendre, celle du chef des Frères musulmans syriens. Mohammad Riyad al-Shaqfa a confié au journal qatari as-Sharq que son parti était prêt à renoncer à l'action politique si ses membres étaient autorisés à rentrer en Syrie. Il a réclamé du même coup le retour des opposants en exil et la libération des détenus politiques.
Le Liban peu concerné
Au Liban, pour l'heure, les préoccupations des politiques sont toutes autres. La priorité concerne la formation d'un nouveau gouvernement, après la démission des ministres de l'opposition du cabinet Saad Hariri. Par ailleurs, le régime est plus démocratique au Liban que chez ses voisins syriens et jordaniens.
Sur le plan social, l'Union des travailleurs libanais devrait appeler à la manifestation et à la grève, avant la fin janvier, selon Ghassan Ghosn, le président de la Confédération générale du Travail. Parmi les revendications du mouvement, la hausse du salaire minimum de 500 000 L.L (250,81€). à 1 000 000 L.L. (666,666 €) ou encore la baisse des taxes sur l'essence qui approchent les 60%.
Sur le plan social, l'Union des travailleurs libanais devrait appeler à la manifestation et à la grève, avant la fin janvier, selon Ghassan Ghosn, le président de la Confédération générale du Travail. Parmi les revendications du mouvement, la hausse du salaire minimum de 500 000 L.L (250,81€). à 1 000 000 L.L. (666,666 €) ou encore la baisse des taxes sur l'essence qui approchent les 60%.