-
Israël se prononce pour la solution à deux États pour régler son conflit avec la Palestine
-
Voltalia investit dans cinq nouvelles centrales solaires au Portugal
-
La Commission européenne donne son feu vert aux aides d’État dans le domaine de l'hydrogène
-
HOMERe France et l'IECD s'allient pour faciliter l'employabilité des jeunes Libanais
-
Le Liban va pouvoir extraire son propre gaz naturel
Econostrum.info : Quel impact la crise sanitaire a-t-elle eu sur Euroméditerranée ?
Hugues Parant : En matière d'urbanisme, Euroméditerranée a posé depuis longtemps déjà des marqueurs peu visibles. A la lumière des mois que nous venons de vivre, ils s'imposent : l'importance des balcons, des toits, des appartements traversants (ouvertures sur au moins deux façades), la présence de la nature au cœur des villes, des espaces partagés, des tiers lieux... Cela ne faisait pas recette. Chacun en comprend aujourd'hui l'importance. Ces nouvelles aspirations sociétales que nous avions identifiées apparaissent au grand jour.
L'expérience Covid a amené nos équipes à réfléchir. Nous avons organisé pour notre personnel des rendez-vous en visio-conférences avec des grands témoins, des personnalités. Tout cela a cimenté une culture commune.
Enfin, nous avons découvert le télétravail. Je pense que le bureau deviendra un lieu ou le salarié ira pour des raisons précises. Cela induit une réflexion sur la mobilité, la taille des bureaux, des appartements. Les espaces de cotravail en pied d'immeubles vont se multiplier.
Le gouvernement va présenter à l'automne un plan de relance. Quel rôle Euroméditerranée peut y jouer ?
H.P. : Nous avons envoyé notre copie à la Métropole Aix-Marseille-Provence et à l’État.
Premièrement, nous allons essayer de tenir les délais fixés avant le confinement. Au total, 558 M€ seront engagés dans les deux ans sur des opérations publiques (148 M€) ou privées (410 M€).
En second lieu, nous expliquons que le projet peut être amendé, amplifié. Un millions d'euros investi par Euroméditerranée génère 12 M€ d'investissements privés.
L'industrie, le tourisme dépendent de la conjoncture mondiale, alors que le BTP constitue un formidable moteur de relance de l'économie locale. Nous pouvons actionner ce booster sur le périmètre d'Euroméditerranée. Les acteurs privés suivront, car en investissant sur un projet comme Euroméditerranée, ils sont sécurisés. Nous sommes garants d'une qualité urbaine et environnementale, de la présence d'écoles, de transports publics... Nous bénéficions également d'un consensus des collectivités locales et de l’État, avec une visibilité sur dix ans. Cela compte pour un investisseur.
Nous sommes très peu endettés, nous possédons du foncier, nous disposons donc de marges pour agir.

Une "charte des orientations d'Euroméditerranée II" en préparation
Des investissements pour faire quoi ?
HP : Je pense que notre slogan, « la vie fait la ville », peut être complété par « la vie avant la ville ». C'est pourquoi nous souhaitons développer les activités transitoires, amener des éléments de vie dans des lieux en attente de réhabilitation, créer des circuits courts. Je crois beaucoup en ce concept, qui à l'avenir conditionnera notre stratégie foncière. Il s'agit d'une inflexion importante pour Euroméditerranée. Nous avons des projets, mais nous restons ouverts à toutes propositions. Nous attendons que les collectivités nous sollicitent. Nous disposons de moyens humains, de capacités financières, que nous pouvons mobiliser pour répondre à une demande politique.
Et la Méditerranée dans tout cela ?
HP : Elle est présente partout. Nous proposons un urbanisme adapté au climat méditerranéen. Ainsi, nous exigeons des promoteurs qu'ils construisent des logements et des bureaux traversants, avec peu de grandes ouvertures, en utilisant des matériaux adaptés, des plantes résilientes, en adoptant un parti pris intergénérationnel. Nous créons la ville méditerranéenne du futur et nous entraînons avec nous les entreprises qui participent à ce projet pour qu'elles exportent leurs innovations. Nous regardons ce que font des villes comme Barcelone ou Gênes, nous coopérons avec des aménageurs africains. Nous avons des idées à prendre et à donner.
Nous allons présenter au début de l'automne une "charte des orientations d'Euroméditerranée II". Elle s'imposera aux promoteurs. Y figurera l'obligation de faire entrer la nature dans les espaces publics et les îlots d'habitation. Les projets devrons s’inscrire dans un schéma de quartier-village, où le résident pourra tout trouver dans un rayon d'un kilomètre. La charte rendra possible de nouvelles relations économiques centrées sur les notions de récupération, de réparation, de partage. Les immeubles fonctionneront avec au moins 70% d'énergies renouvelables. Nous demanderons aux promoteurs de prévoir des pieds d'immeubles et des toits pouvant accueillir des activités partagées, de faciliter les vie des piétons et des cyclistes...