
Les perspectives économiques italiennes se rétrécissent selon Euler Hermes qui craint une impasse économique (photo : F.Dubessy)
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ITALIE. Les marchés craignaient l'arrivée des populistes au pouvoir en Italie, voila qu'ils y sont après la nomination de Giuseppe Conte au poste de Premier ministre. La coalition du gouvernement composée par la Ligue (extrême droite) et le parti antisystème M5S (Mouvement cinq étoiles) refuse toute mesure d'austérité, tout en présentant un programme ambitieux et coûteux, et alors que le pays affiche une dette publique supérieure à 131,8 % de son Produit intérieur brut (PIB à fin 2017). Et qu'il a connu en 2017 la seconde plus faible croissance européenne (+1,5%) - pourtant sa plus meilleure performance depuis 2010 - juste dépassé par la Grèce et ses 1,4%.
Les analystes demeurent guère optimistes sur la santé de l'économie italienne. Dans une note publiée jeudi 7 juin 2018, Euler Hermes prévoit "un important ralentissement en 2018 et 2019 en raison de la récente incertitude politique et des futures orientations fiscales de la nouvelle administration qui fragilisent la confiance". Le nouveau pouvoir en place à Rome entend, en effet, "baisser les taxes et augmenter les dépenses de l'ordre de 126 mrds€, soit 7% de son PIB", soulève l'assureur-crédit.
Simulant l'impact que causerait la mise en place de 30% des mesures budgétaires annoncées dès 2019 - "ce qui représente le scénario le plus probable", souligne le rapport - Euler Hermes pronostique que "le déficit budgétaire se creuserait de -2,3% du PIB à -3,5% en 2019 alors que la dette publique se creuserait de +1 point, à 132% du PIB. De plus, l’instabilité de la confiance des agents économiques pourrait être un poids pour le secteur privé. Finalement, et malgré un stimulus positif estimé à +0,4 point, la croissance italienne ne devrait progresser que de +0,8% en 2019, soit une seconde année successive de ralentissement".
Les analystes demeurent guère optimistes sur la santé de l'économie italienne. Dans une note publiée jeudi 7 juin 2018, Euler Hermes prévoit "un important ralentissement en 2018 et 2019 en raison de la récente incertitude politique et des futures orientations fiscales de la nouvelle administration qui fragilisent la confiance". Le nouveau pouvoir en place à Rome entend, en effet, "baisser les taxes et augmenter les dépenses de l'ordre de 126 mrds€, soit 7% de son PIB", soulève l'assureur-crédit.
Simulant l'impact que causerait la mise en place de 30% des mesures budgétaires annoncées dès 2019 - "ce qui représente le scénario le plus probable", souligne le rapport - Euler Hermes pronostique que "le déficit budgétaire se creuserait de -2,3% du PIB à -3,5% en 2019 alors que la dette publique se creuserait de +1 point, à 132% du PIB. De plus, l’instabilité de la confiance des agents économiques pourrait être un poids pour le secteur privé. Finalement, et malgré un stimulus positif estimé à +0,4 point, la croissance italienne ne devrait progresser que de +0,8% en 2019, soit une seconde année successive de ralentissement".
Dégradation des conditions de financement
Euler Hermes estime dans son rapport que " la hausse des spreads souverains au mois de mai a été la plus forte constatée depuis 2011 et la courbe des taux s’est aplatie pour la première fois depuis 2007. Ceci a alimenté les inquiétudes quant à la situation des banques italiennes, qui détiennent encore un stock très élevé de prêts non-performants (14% du total des prêts). Les inquiétudes du marché reflètent un retour à la réalité de fondamentaux italiens encore fragiles. Cela annonce une dégradation des conditions de financement de l’Etat italien avec des spreads obligataires à 10 ans attendus durablement au-dessus de 200 points de base. De quoi certainement affaiblir la croissance en 2018, attendue en ralentissement à +1,2% cette année".
Pour l'assureur-crédit, les marchés restent encore rassurés par le surplus de balance primaire. "Conserver ce surplus apparait alors essentiel pour ne pas aggraver le ressenti négatif des investisseurs envers l’Italie. Euler Hermes estime toutefois que ce dernier reculera à +0,3% du PIB en 2019, avant de basculer en territoire négatif dès 2020 si l’application du plan budgétaire annoncé se poursuit. Ce serait une première depuis 2009, représentant un facteur aggravant à long terme pour l’économie italienne", conclue la note.
Pour l'assureur-crédit, les marchés restent encore rassurés par le surplus de balance primaire. "Conserver ce surplus apparait alors essentiel pour ne pas aggraver le ressenti négatif des investisseurs envers l’Italie. Euler Hermes estime toutefois que ce dernier reculera à +0,3% du PIB en 2019, avant de basculer en territoire négatif dès 2020 si l’application du plan budgétaire annoncé se poursuit. Ce serait une première depuis 2009, représentant un facteur aggravant à long terme pour l’économie italienne", conclue la note.