
Tareq Amer devient conseiller économique du Président (photo: DR)
ÉGYPTE. Alors que la devise nationale ne cesse de plonger, que l'inflation atteint les 15% et que le prix des denrées alimentaires flambe, le gouverneur de la Banque centrale d'Égypte (CBE) a décidé de démissionner, mercredi 17 août 2022.
En poste depuis le 27 novembre 2015, date à laquelle il avait succédé à Hisham Ramez, également démissionnaire, Tareq Amer devait terminer son mandat (renouvelé en janvier 2020) en 2023. Le président de la République Abdel-Fattah Sissi a accepté ce retrait, intervenu à la veille de la réunion du Comité de politique monétaire de la CBE qui doit se prononcer sur les principaux taux directeurs. Il l'a nommé, dans la foulée, par décret, conseiller présidentiel.
"Je tiens à remercier le président Al-Sisi de m'avoir soutenu tout au long de mon mandat en tant que gouverneur de la CBE. J'ai démissionné pour laisser la place à du sang neuf pour prendre des responsabilités et faire avancer le processus de développement réussi de l'Égypte sous la direction du président", a tenu à préciser, dans un communiqué, Tareq Amer.
En août 2017, il avait été désigné comme "Gouverneur de banque centrale de l'année" pour la région Mena (Moyen-Orient/Afrique du Nord) par GlobalMarkets, le journal du FMI et de la Banque mondiale.
Hassan Abdalla a été nommé, jeudi 18 août 2022, pour prendre la fonction de gouverneur de la CBE. Jusqu'alors Pdg de l'entreprise publique United Media Services, il a auparavant occupé, de 2002 à 2018, la direction générale de l'Arab African International Bank, basée au Caire.
En poste depuis le 27 novembre 2015, date à laquelle il avait succédé à Hisham Ramez, également démissionnaire, Tareq Amer devait terminer son mandat (renouvelé en janvier 2020) en 2023. Le président de la République Abdel-Fattah Sissi a accepté ce retrait, intervenu à la veille de la réunion du Comité de politique monétaire de la CBE qui doit se prononcer sur les principaux taux directeurs. Il l'a nommé, dans la foulée, par décret, conseiller présidentiel.
"Je tiens à remercier le président Al-Sisi de m'avoir soutenu tout au long de mon mandat en tant que gouverneur de la CBE. J'ai démissionné pour laisser la place à du sang neuf pour prendre des responsabilités et faire avancer le processus de développement réussi de l'Égypte sous la direction du président", a tenu à préciser, dans un communiqué, Tareq Amer.
En août 2017, il avait été désigné comme "Gouverneur de banque centrale de l'année" pour la région Mena (Moyen-Orient/Afrique du Nord) par GlobalMarkets, le journal du FMI et de la Banque mondiale.
Hassan Abdalla a été nommé, jeudi 18 août 2022, pour prendre la fonction de gouverneur de la CBE. Jusqu'alors Pdg de l'entreprise publique United Media Services, il a auparavant occupé, de 2002 à 2018, la direction générale de l'Arab African International Bank, basée au Caire.
La chute inexorable de la livre égyptienne
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La livre égyptienne se trouve à son deuxième plus bas historique. Le record a été enregistré durant l'hiver 2016. Elle s'échangeait, mercredi 17 août 2022, sur la base de 19,1 livres pour un dollar (19,39 pour un euro) contre 15,6 livres pour un dollar en mars 2022. Ce niveau n'avait été atteint que durant l'hiver 2016. La devise a encore été dévaluée, de 17% le 21 mars 2022, sans arriver à enrayer son déclin.
La CBE a libéré le taux de change de sa monnaie en novembre 2016, ce qui avait conduit, en une journée, à une chute de 48% de son cours par rapport au dollar. L'opération lui avait cependant permis de devenir éligible à un prêt sur trois ans de 13 mrds$ du Fonds monétaire international (FMI). A l'époque, la Banque centrale justifiait le fait de laisser flotter sa monnaie par sa volonté d' "assurer la stabilité monétaire et budgétaire" et de reconstituer son stock de devises étrangères.
L'inflation s'aggrave à cause d'une hausse des prix des denrées alimentaires pouvant atteindre les 66%. Ceci impacte fortement le pouvoir d'achat des Égyptiens. La Banque mondiale estime que trente millions d'entre eux (sur une population totale de 103 millions) sont considérés comme pauvres.
La CBE a libéré le taux de change de sa monnaie en novembre 2016, ce qui avait conduit, en une journée, à une chute de 48% de son cours par rapport au dollar. L'opération lui avait cependant permis de devenir éligible à un prêt sur trois ans de 13 mrds$ du Fonds monétaire international (FMI). A l'époque, la Banque centrale justifiait le fait de laisser flotter sa monnaie par sa volonté d' "assurer la stabilité monétaire et budgétaire" et de reconstituer son stock de devises étrangères.
L'inflation s'aggrave à cause d'une hausse des prix des denrées alimentaires pouvant atteindre les 66%. Ceci impacte fortement le pouvoir d'achat des Égyptiens. La Banque mondiale estime que trente millions d'entre eux (sur une population totale de 103 millions) sont considérés comme pauvres.
Des réserves en devises au plus bas
Après les conséquences économiques de la Covid-19, le pays a dû affronter celles de la guerre en Europe centrale. L'Égypte est le premier importateur mondial de blé et ses deux principaux fournisseurs sont l'Ukraine et la Russie. Elle importe 80% de son blé de ces deux pays.
"Les sanctions commerciales imposées à la Russie et les goulets d'étranglement correspondants dans la chaîne d'approvisionnement ont fait grimper les prix mondiaux des produits de base, tels que les prix du pétrole et du blé", soulignait, le 23 juin 2022 dans un communiqué, le Comité de politique monétaire de la Banque centrale.
Les finances publiques se trouvent au plus mal avec une dette publique de 90% du PIB. Les réserves en devises (dollar américain, euro, dollar australien, yen et yuan) fondent et sont passées de 41 mrds$ en février 2022 à 33,3 mrds$ à fin juin 2022 et 33,14 à fin juillet 2022, selon les chiffres de la Banque centrale.
Le Caire poursuit des discussions avec le Fonds monétaire international pour obtenir un nouveau prêt. Fin juillet 2022, l'institution avait estimé que l'Égypte devait faire des « progrès décisifs » en matière de réformes fiscales et structurelles.
"Les sanctions commerciales imposées à la Russie et les goulets d'étranglement correspondants dans la chaîne d'approvisionnement ont fait grimper les prix mondiaux des produits de base, tels que les prix du pétrole et du blé", soulignait, le 23 juin 2022 dans un communiqué, le Comité de politique monétaire de la Banque centrale.
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