
De gauche à droite, Julien Viglione, fondateur et directeur général d'Eco-Med, et Fabrice Necas, directeur général adjoint d'Eco-Med (photo F.Dubessy)
MÉDITERRANÉE. "Nous ne sommes pas des écologistes, mais des écologues, des professionnels de l'écologie" tient à préciser Julien Viglione, fondateur et directeur général d'Eco-Med.
L'entreprise, qui fête ses dix ans d'existence, se positionne sur un créneau porteur : l'intégration dans les grands projets d'aménagements d'études naturalistes sur la faune et la flore pour les grands groupes privés ou les collectivités. Une démarche obligatoire en France depuis juillet 2011.
"Nous effectuons un état initial de l'environnement en dressant une liste des espèces trouvées. Puis nous déterminons l'impact du projet sur telle ou telle espèce. Par exemple une autoroute a plus d'impact sur les crapauds que sur les oiseaux " précise Fabrice Necas, directeur général adjoint d'Eco-Med. Après, l'entreprise marseillaise propose des solutions pour justement limiter cet impact. Pour cela trois techniques dîtes ERC : l'évitement (l'autoroute change son tracé), la réduction (pont ou tunnel pour laisser passer les animaux) ou la compensation (si sur 1 ha l'espèce est détruite, le maître d'ouvrage doit prendre en gestion de 1 à 6 hectares protégés selon la rareté de l'espèce). "Sachant que la meilleure des compensations c'est l'absence de compensation" souligne-t-il dans un sourire.
"Le marché est devenu colossal" précise Fabrice Necas dont le cabinet d'expertise-conseil en écologie appliquée vient de clore son exercice 2012/2013 avec 4 M€ de chiffre d'affaires pour soixante salariés.
L'entreprise, qui fête ses dix ans d'existence, se positionne sur un créneau porteur : l'intégration dans les grands projets d'aménagements d'études naturalistes sur la faune et la flore pour les grands groupes privés ou les collectivités. Une démarche obligatoire en France depuis juillet 2011.
"Nous effectuons un état initial de l'environnement en dressant une liste des espèces trouvées. Puis nous déterminons l'impact du projet sur telle ou telle espèce. Par exemple une autoroute a plus d'impact sur les crapauds que sur les oiseaux " précise Fabrice Necas, directeur général adjoint d'Eco-Med. Après, l'entreprise marseillaise propose des solutions pour justement limiter cet impact. Pour cela trois techniques dîtes ERC : l'évitement (l'autoroute change son tracé), la réduction (pont ou tunnel pour laisser passer les animaux) ou la compensation (si sur 1 ha l'espèce est détruite, le maître d'ouvrage doit prendre en gestion de 1 à 6 hectares protégés selon la rareté de l'espèce). "Sachant que la meilleure des compensations c'est l'absence de compensation" souligne-t-il dans un sourire.
"Le marché est devenu colossal" précise Fabrice Necas dont le cabinet d'expertise-conseil en écologie appliquée vient de clore son exercice 2012/2013 avec 4 M€ de chiffre d'affaires pour soixante salariés.
Les pays méditerranéens en ligne de mire
Voir aussi
-
Israël se prononce pour la solution à deux États pour régler son conflit avec la Palestine
-
Le FMI critique la lenteur dans la mise en œuvre des réformes au Liban
-
Voltalia investit dans cinq nouvelles centrales solaires au Portugal
-
La Commission européenne donne son feu vert aux aides d’État dans le domaine de l'hydrogène
-
HOMERe France et l'IECD s'allient pour faciliter l'employabilité des jeunes Libanais
En 2010, la création d'un pôle international, dirigé par Alexandre Cluchier, permet à Eco-Med d'étendre son rayon d'action.
L'international ne représente aujourd'hui moins de 10% de son chiffre d'affaires avec des chantiers dans dix pays en Europe, en Asie et en Afrique. Eco-Med travaille avec l'Algérie, le Maroc, la Jordanie, le Liban et l'Italie pour ne parler que des pays méditerranéens. Ces derniers constituent le cœur du développement à l'étranger de la société pour qui "les 34 points chauds de biodiversité ne couvrent que 2,3% de la surface de la Terre, mais abritent plus de 50% des espèces végétales et 42% des espèces de vertébrés terrestres. La Méditerranée est un de ces "hot-spots.""
Après l'annonce le 30 septembre 2013 de l'ouverture d'une filiale Eco-Med Océan Indien à Saint-Denis de la Réunion, les prochaines implantations concerneront donc la Méditerranée comme le confie à econostrum.info Julien Viglione : " Pour le moment, sur le pourtour méditerranéen, le développement économique prime. Mais c'est une question de discours. À nous de faire comprendre qu'en continuant, dans dix ans le système sera cassé avec des répercussions sur l'agriculture et sur le tourisme. Nous allons même jusqu'à demander aux services d'environnement de mettre en place des lois pour favoriser le maintien de la biodiversité ! Ces pays arrivent aux limites des écosystèmes. Notre métier n'est pas de réparer, nous voulons intervenir en amont. " Le directeur général s'implique donc de plus en plus dans cette démarche avec des premiers succès. "Dans une cimenterie au Liban après de longues discussions, nous avons convaincu les dirigeants de dresser autour de l'usine une ceinture verte. Nous redonnons un coup de fouet écologique" souligne-t-il.
L'international ne représente aujourd'hui moins de 10% de son chiffre d'affaires avec des chantiers dans dix pays en Europe, en Asie et en Afrique. Eco-Med travaille avec l'Algérie, le Maroc, la Jordanie, le Liban et l'Italie pour ne parler que des pays méditerranéens. Ces derniers constituent le cœur du développement à l'étranger de la société pour qui "les 34 points chauds de biodiversité ne couvrent que 2,3% de la surface de la Terre, mais abritent plus de 50% des espèces végétales et 42% des espèces de vertébrés terrestres. La Méditerranée est un de ces "hot-spots.""
Après l'annonce le 30 septembre 2013 de l'ouverture d'une filiale Eco-Med Océan Indien à Saint-Denis de la Réunion, les prochaines implantations concerneront donc la Méditerranée comme le confie à econostrum.info Julien Viglione : " Pour le moment, sur le pourtour méditerranéen, le développement économique prime. Mais c'est une question de discours. À nous de faire comprendre qu'en continuant, dans dix ans le système sera cassé avec des répercussions sur l'agriculture et sur le tourisme. Nous allons même jusqu'à demander aux services d'environnement de mettre en place des lois pour favoriser le maintien de la biodiversité ! Ces pays arrivent aux limites des écosystèmes. Notre métier n'est pas de réparer, nous voulons intervenir en amont. " Le directeur général s'implique donc de plus en plus dans cette démarche avec des premiers succès. "Dans une cimenterie au Liban après de longues discussions, nous avons convaincu les dirigeants de dresser autour de l'usine une ceinture verte. Nous redonnons un coup de fouet écologique" souligne-t-il.
Des filiales en gestation au Maroc et en Turquie

"Une prospection intensive se déroule en Turquie" selon Fabrice Necas (photo F.Dubessy)
L'arrivée sur ces territoires dans les bagages de grands groupes comme Total ou Suez permet à Eco-Med de "réaliser les mêmes études qu'en France. Ces entreprises font de la coopération méditerranéenne en recrutant localement et surtout en laissant ce personnel sur place qui va créer des instituts de formation ou des sociétés axées sur la biodiversité" se félicite Julien Viglione. il reconnaît cependant les difficultés à exercer parfois sur place. "Souvent, nous ne pouvons pas nous comporter en écologues à cause de l'insécurité. Par exemple en Algérie, il est difficile de réaliser des études de nuit. Au Liban, nous avons du reporter un projet à cause des attentats." Ceci ne décourage pas les dirigeants de l'entreprise phocéenne qui continuent de "tisser des liens avec les naturalistes locaux. Il faut se faire connaître pour se faire apprécier."
Depuis six mois une VIE (volontariat international en entreprise) franco-turque est implantée à Istanbul. La Turquie représente un fort potentiel et une filiale d'Eco-Med devrait voir le jour d'ici un an et demi dans ce pays. "Nous effectuons une prospection intensive et déjà quelques contrats se trouvent en gestation" annonce Fabrice Necas.
Le Maroc devrait lui, d'ici un an, voir la création de la première filiale d'Eco-Med sur la rive sud. "C'est le pays où nous avons le plus d'activités et de convergences avec nos travaux en France. Nous sommes notamment présents sur la zone de Tanger" commente Julien Viglione.
Au Liban, avec le CNRS local et plusieurs universités, dont celle de Kaslik, Eco-Med envisage de créer une école de gestionnaire de risques.
Ce développement en Méditerranée devrait permettre au chiffre d'affaires réalisé à l'international d'atteindre rapidement les 15% du chiffre d'affaires global. "Nous prévoyons dans les 6 à 7 M€ avec 80 à 100 collaborateurs d'ici deux à trois ans" dévoile Fabrice Necas. Une holding devrait chapeauter toutes ses futures filiales.
Depuis six mois une VIE (volontariat international en entreprise) franco-turque est implantée à Istanbul. La Turquie représente un fort potentiel et une filiale d'Eco-Med devrait voir le jour d'ici un an et demi dans ce pays. "Nous effectuons une prospection intensive et déjà quelques contrats se trouvent en gestation" annonce Fabrice Necas.
Le Maroc devrait lui, d'ici un an, voir la création de la première filiale d'Eco-Med sur la rive sud. "C'est le pays où nous avons le plus d'activités et de convergences avec nos travaux en France. Nous sommes notamment présents sur la zone de Tanger" commente Julien Viglione.
Au Liban, avec le CNRS local et plusieurs universités, dont celle de Kaslik, Eco-Med envisage de créer une école de gestionnaire de risques.
Ce développement en Méditerranée devrait permettre au chiffre d'affaires réalisé à l'international d'atteindre rapidement les 15% du chiffre d'affaires global. "Nous prévoyons dans les 6 à 7 M€ avec 80 à 100 collaborateurs d'ici deux à trois ans" dévoile Fabrice Necas. Une holding devrait chapeauter toutes ses futures filiales.