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FRANCE. Après de longs mois d’atermoiement, E.ON France, la filiale française du groupe énergétique allemand, a annoncé son intention de faire construire la plus grande centrale à bois de France à Gardanne.
Ce projet d'une reconversion d'une tranche de centrale à charbon en centrale à bois de 150 mégawatts, lancé par E.ON voici deux ans, représente un investissement de « plus de 230 M€ », indique le groupe dans un communiqué.
E.ON France a indiqué qu'il s'agissait bien désormais d'un « projet certain ». Les travaux, qui emploieront 200 personnes en moyenne, doivent débuter durant l'été 2013 et s'achever d'ici mi-2014, en vue d'un démarrage d'exploitation début 2015, selon la filiale.
La nouvelle unité biomasse sera issue de la conversion d’une tranche de production fonctionnant actuellement au charbon (Tranche Provence 4) située sur les communes de Gardanne et de Meyreuil près de Marseille. « Elle permettra de pérenniser l’activité industrielle sur la centrale de Gardanne pour une nouvelle période de 20 ans, tout en participant à la structuration et au développement de la filière régionale bois-énergie », ajoute le communiqué.
Le groupe allemand précise être « entré dans sa phase de mise en œuvre après la signature des contrats de réalisation de travaux avec le groupe sud-coréen Doosan pour la partie chaudière et turbine et avec le groupe français RBL-REI pour la plateforme de stockage et d'approvisionnement. »
Les deux contrats ont été respectivement signés le 25 avril et le 2 mai 2013, indique le communiqué du groupe, sans dévoiler de montants.
Doosan a choisi pour cette opération de s’associer au groupe français ADF acteur historique du bassin de Fos-sur-Mer qui aura en charge l’ingénierie de construction et l’essentiel des travaux sur le site.
200 personnes sur le chantier

Le chantier aura un impact économique régional fort : il emploiera 200 personnes en moyenne pendant dix-huit mois et jusqu’à 350 personnes en période de pointe, dont une grande partie provenant d’acteurs industriels locaux comme ADF.
Le volet financement reste néanmoins à boucler : E.ON, fragilisé économiquement par la sortie allemande du nucléaire et la surcapacité électrique en Europe, précise vouloir réaliser l'investissement « dans le cadre d'un partenariat avec des investisseurs. »
« Les discussions avec des investisseurs institutionnels progressent et des étapes significatives ont été franchies avec CDC Infrastructure », la filiale d'investissement dans les transports, télécoms, énergie et environnement de la Caisse des Dépôts, qui « pourrait prendre une participation significative dans le projet. »
Cette reconversion, qui se fait dans le cadre de la fermeture par E.ON de plusieurs tranches de centrales à charbon, avait fait l'objet d'incertitudes en raison notamment d'un conflit social, mais aussi d'oppositions locales, qui jugeait le projet démesuré par rapport à l'approvisionnement en bois disponible en Provence.
La centrale brûlera environ 90% de bois, soit 850 000 tonnes de biomasses par an, et 10% de charbon. La production en base sera de plus de 7 500 heures par an jusqu’en 2034, ce qui correspond à la consommation annuelle électrique de 440 000 ménages (hors chauffage). Cet investissement contribuera à améliorer le bilan CO2 régional de 600 000 tonnes par an.
Selon E.ON, 60% de l'approvisionnement proviendra de « la ressource régionale » et à 40% de bois importé. En 2025, la part locale passera néanmoins à 100%, selon le groupe.
E.ON, qui a donné récemment son feu vert à sa filiale française, avait eu l'autorisation préfectorale fin 2012. Selon l'entreprise, le projet conduira à « améliorer le bilan CO2 régional de 600 000 tonnes par an. »
D'un parc à 98% charbon en 2008, E.ON France vise un « bouquet » comprenant 52% de charbon, 36% de gaz, 7,5% de biomasse, 4% d’éolien et 0,5% de solaire en 2015.
Rappelons que la biomasse permet la production d’électricité à partir de la combustion de différentes catégories de bois (plaquettes de l’exploitation forestière, résidus verts, bois de récupération). Cette énergie renouvelable réduit les émissions de CO2 de 55 à 98% par rapport aux énergies fossiles.