
Le président américain et le premier ministre israélien ont démontré qu'ils étaient en phase sur le dossier israélo-palestinien (photo : Ministère israélien des Afffaires étrangères)
ISRAËL / AUTORITÉ PALESTINIENNE. La réunion, mercredi 15 février 2017 à Washington, entre Donald Trump et Benjamin Netanyahu vient troubler le débat sur la solution à deux États pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Le président américain s'est montré très imprécis, et même indécis, sur le dossier lors de la conférence de presse qui a suivi la rencontre. "Je regarde deux États et un État, et si Israël et les Palestiniens sont contents, je suis content avec la solution qu'ils préfèrent. Les deux me conviennent... Les États-Unis favoriseront la paix et un véritable accord de paix", commentait-il. Une déclaration surprenante alors que la position de son pays a toujours penché vers une solution à deux États.
En se démarquant ainsi, et en laissant entendre qu'il pourrait valider une solution à un État, le président américain entame une nage à contre-courant de celle de l'Onu qui préconise, depuis 1974, la création d'un État palestinien vivant en coexistence pacifique à côté de celui d'Israël. Le changement de secrétaire général de l'organisation n'avait pas lui fait varier d'un pouce ce postulat. "Tout doit être fait pour préserver la solution à deux États", souligne fermement Antonio Guterres.
Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP), voit dans les propos à l'issue de la réunion Trump/Netanyahu, une tentative d'"enterrer la solution à deux États et d'éliminer l'État de Palestine." L'ONG Americans for Peace Now (APN), soeur de l'organisation israélienne La Paix Maintenant (Shalom Achshav), s'avoue très déçu par cette rencontre dans un communiqué : "la conférence de presse entre le président Trump et le premier ministre Netanyahu offrait une opportunité pour les deux leaders de lancer aux Israéliens, Palestiniens, Américains et au monde, un engagement clair en faveur de la paix... Ils ont dilapidé cette occasion." Pour l'APN, "ils ont sapé des décennies d'efforts diplomatiques des États-Unis, d'Israël et de la communauté internationale pour tracer une voie vers la paix israélo-palestinienne... Ils livrent une victoire énorme aux extrémistes des deux côtés."
Le président américain s'est montré très imprécis, et même indécis, sur le dossier lors de la conférence de presse qui a suivi la rencontre. "Je regarde deux États et un État, et si Israël et les Palestiniens sont contents, je suis content avec la solution qu'ils préfèrent. Les deux me conviennent... Les États-Unis favoriseront la paix et un véritable accord de paix", commentait-il. Une déclaration surprenante alors que la position de son pays a toujours penché vers une solution à deux États.
En se démarquant ainsi, et en laissant entendre qu'il pourrait valider une solution à un État, le président américain entame une nage à contre-courant de celle de l'Onu qui préconise, depuis 1974, la création d'un État palestinien vivant en coexistence pacifique à côté de celui d'Israël. Le changement de secrétaire général de l'organisation n'avait pas lui fait varier d'un pouce ce postulat. "Tout doit être fait pour préserver la solution à deux États", souligne fermement Antonio Guterres.
Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP), voit dans les propos à l'issue de la réunion Trump/Netanyahu, une tentative d'"enterrer la solution à deux États et d'éliminer l'État de Palestine." L'ONG Americans for Peace Now (APN), soeur de l'organisation israélienne La Paix Maintenant (Shalom Achshav), s'avoue très déçu par cette rencontre dans un communiqué : "la conférence de presse entre le président Trump et le premier ministre Netanyahu offrait une opportunité pour les deux leaders de lancer aux Israéliens, Palestiniens, Américains et au monde, un engagement clair en faveur de la paix... Ils ont dilapidé cette occasion." Pour l'APN, "ils ont sapé des décennies d'efforts diplomatiques des États-Unis, d'Israël et de la communauté internationale pour tracer une voie vers la paix israélo-palestinienne... Ils livrent une victoire énorme aux extrémistes des deux côtés."
Reconnaissance américaine de l'annexion du plateau du Golan
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Point d'orgue des multiples négociations depuis plus de trente ans entre les deux parties, brandie en étendard par les Nations Unies, la solution à deux Etats se confronte effectivement à d'autres scénarios. L'un intermédiaire vise à former un Etat fédéral où les Palestiniens disposeraient d'une grande autonomie. L'autre extrémiste, et soutenue par la droite nationaliste religieuse pour qui "le cadastre, c'est la bible", vise à une annexion pure et simple de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.
En marge de cet entretien, Benjamin Netanyahu a insisté sur le fait qu'il ne voulait pas "annexer près de deux millions de Palestiniens et qu'ils soient maintenus sous pression", tout en indiquant refuser de "vivre sous la menace d'un État terroriste." Le premier ministre israélien a jeté un pavé dans la mare en dévoilant que Donald Trump ne serait pas opposé à la reconnaissance de l'annexion en 1981 - non reconnue par la communauté internationale - par Israël du plateau du Golan. Ce territoire, dit occupé au sens de la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations Unies, est administré par Israël et revendiqué par la Syrie mais aussi par le Liban pour les fermes de Chebaa. Il s'agit d'une prise de guerre d'Israël lors de la guerre des Six jours en 1967.
Les relations entre Israël et les États-Unis semblent au beau fixe depuis l'arrivée du nouveau locataire à la Maison Blanche. Les récentes déclarations de l'exécutif américain sur la colonisation n'ont fait que légèrement ébrécher cette belle image. "Si nous ne pensons pas que l'existence de colonies est un obstacle à la paix, la construction de nouvelles colonies ou l'expansion de celles existantes au-delà de leurs frontières actuelles pourrait ne pas aider à atteindre cet objectif" précisait alors un communiqué de la Maison-Blanche.
En parallèle, les propos de campagne de Donald Trump sur le transfert de l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem demeure un marqueur tangible du camp qu'il a choisi. Lors de la visite du premier ministre israélien, le président américain n'a pas hésité à jeter une nouvelle fois de l'huile sur le feu en commentant sa promesse électorale : "Nous y réfléchissons très, très sérieusement." Les deux hommes se trouvent complètement en phase. " C'est un projet que je soutiens, il m'a demandé de prendre le temps nécessaire pour étudier le dossier", commente le premier ministre israélien.
En marge de cet entretien, Benjamin Netanyahu a insisté sur le fait qu'il ne voulait pas "annexer près de deux millions de Palestiniens et qu'ils soient maintenus sous pression", tout en indiquant refuser de "vivre sous la menace d'un État terroriste." Le premier ministre israélien a jeté un pavé dans la mare en dévoilant que Donald Trump ne serait pas opposé à la reconnaissance de l'annexion en 1981 - non reconnue par la communauté internationale - par Israël du plateau du Golan. Ce territoire, dit occupé au sens de la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations Unies, est administré par Israël et revendiqué par la Syrie mais aussi par le Liban pour les fermes de Chebaa. Il s'agit d'une prise de guerre d'Israël lors de la guerre des Six jours en 1967.
Les relations entre Israël et les États-Unis semblent au beau fixe depuis l'arrivée du nouveau locataire à la Maison Blanche. Les récentes déclarations de l'exécutif américain sur la colonisation n'ont fait que légèrement ébrécher cette belle image. "Si nous ne pensons pas que l'existence de colonies est un obstacle à la paix, la construction de nouvelles colonies ou l'expansion de celles existantes au-delà de leurs frontières actuelles pourrait ne pas aider à atteindre cet objectif" précisait alors un communiqué de la Maison-Blanche.
En parallèle, les propos de campagne de Donald Trump sur le transfert de l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem demeure un marqueur tangible du camp qu'il a choisi. Lors de la visite du premier ministre israélien, le président américain n'a pas hésité à jeter une nouvelle fois de l'huile sur le feu en commentant sa promesse électorale : "Nous y réfléchissons très, très sérieusement." Les deux hommes se trouvent complètement en phase. " C'est un projet que je soutiens, il m'a demandé de prendre le temps nécessaire pour étudier le dossier", commente le premier ministre israélien.
Les colonies grignotent jour après jour la solution à deux Etats
Se pose également en filigrane la question des colonies. Depuis le plan de partage de 1947, au fil des années, entre autorisations des différents gouvernements israéliens et implantations sauvages, les territoires palestiniens ont été lentement mais surement grignotés par les colons. Rendant difficile, sinon impossible, de transformer ce mitage en Cisjordanie en État indépendant.
Depuis le début de l'année 2017, se sentant désormais soutenus par les États-Unis, Israël leur a ainsi accordé plus de 6 000 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Mieux, la Knesset, le parlement israélien, a voté le 6 février 2017 une loi permettant de légaliser rétroactivement les constructions et les terrains qui entourent les implantations sauvages en Cisjordanie. Ces fameux avant-postes, illégaux selon le droit international, seraient une centaine selon l'APN et le texte s'appliquerait à quelque 4 000 logements et 800 hectares de terres privées.
Depuis le début de l'année 2017, se sentant désormais soutenus par les États-Unis, Israël leur a ainsi accordé plus de 6 000 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Mieux, la Knesset, le parlement israélien, a voté le 6 février 2017 une loi permettant de légaliser rétroactivement les constructions et les terrains qui entourent les implantations sauvages en Cisjordanie. Ces fameux avant-postes, illégaux selon le droit international, seraient une centaine selon l'APN et le texte s'appliquerait à quelque 4 000 logements et 800 hectares de terres privées.