
Benyamin Netanyahou satisfait par le plan dévoilé par Donald Trump (photo : Ministère israélien des Affaires étrangères)
ISRAËL / PALESTINE. Sans surprise, le plan de paix américain pour le Proche-Orient, dévoilé mardi 28 janvier 2020 en début de soirée par Donald Trump, comporte les grandes lignes déjà contestées par les Palestiniens. Ces derniers n'étaient pas invités à Washington - Mahmoud Abbas, président palestinien, aurait refusé de prendre le président américain au téléphone -, contrairement aux deux candidats israéliens aux législatives du 2 mars 2020, Benyamin Netanyahou et son challenger Benny Gantz, reçus séparément. Le premier ministre sortant se trouvait d'ailleurs aux côtés de Donald Trump lors de la présentation du plan.
"Notre proposition trouve des solutions techniques précises pour rendre les Israéliens, les Palestiniens et la région plus sûrs et beaucoup plus prospères", a débuté le président américain.
Cet accord de quatre-vingt pages prévoit notamment, comme indiqué la veille par Mohammad Shtayyeh, premier ministre palestinien, une reconnaissance par les Etats-Unis de la plupart des colonies israéliennes en territoires palestiniens, celle de Jérusalem comme seule capitale d'Israël (l'ambassade américaine y a déjà été transférée), l'annexion de la vallée du Jourdain par Israël et, proposition non encore connue jusqu'à ce jour, la création d'un corridor (routes et tunnels) pour rattacher la bande de Gaza à la Cisjordanie.
Selon les termes de l'accord, le futur premier ministre israélien dispose de six semaines pour lancer les négociations sur ce plan avec les Israéliens.
"Notre proposition trouve des solutions techniques précises pour rendre les Israéliens, les Palestiniens et la région plus sûrs et beaucoup plus prospères", a débuté le président américain.
Cet accord de quatre-vingt pages prévoit notamment, comme indiqué la veille par Mohammad Shtayyeh, premier ministre palestinien, une reconnaissance par les Etats-Unis de la plupart des colonies israéliennes en territoires palestiniens, celle de Jérusalem comme seule capitale d'Israël (l'ambassade américaine y a déjà été transférée), l'annexion de la vallée du Jourdain par Israël et, proposition non encore connue jusqu'à ce jour, la création d'un corridor (routes et tunnels) pour rattacher la bande de Gaza à la Cisjordanie.
Selon les termes de l'accord, le futur premier ministre israélien dispose de six semaines pour lancer les négociations sur ce plan avec les Israéliens.
"Les Palestiniens négocieront" selon Donald Trump
Préparé depuis le printemps 2017 sous la houlette de Jared Kushner, gendre de Donald Trump, il est désigné par les Américains comme l'"accord ultime", qualifié d'"historique" par Israël, et de "plan déjà mort" par l'Autorité palestinienne. "Nous rejetons absolument ce que l'administration Trump a réalisé jusqu'à présent", indiquait dès dimanche 26 janvier 2020 le porte-parole du président palestinien, Nabil Abou Roudeina. Saëb Erekat, secrétaire général de l'OLP (Organisation de libération de la Palestine), menaçait même de se retirer des accords d'Oslo. Signés en septembre 1993 par Yasser Arafat et Yitzahk Rabin à la Maison Blanche sous le regard du président américain d'alors, Bill Clinton, ils règlent depuis les relations entre Israéliens et Palestiniens.
L'ambassadeur de la Palestine à Paris, Salman El Herfi, cité par Jeune Afrique, n'hésite pas à déclarer que "ce que Trump a mis sur la table n'est pas un plan de paix, mais plutôt un nouveau système d'apartheid."
Donald Trump a cependant évoqué une solution "réaliste à deux Etats" et une "chance historique pour les Palestiniens d'obtenir un Etat indépendant" à certaines conditions. Et la principale n'est autre que "Jérusalem restera la capitale indivisible d'Israël."
Il précise cependant qu'"aucun Palestinien, aucun Israélien ne devra quitter son foyer." La capitale de la Palestine serait établie dans certaines parties de Jérusalem-Est. "Le territoire contrôlé actuellement par les Palestiniens serait doublé, bien qu'ils reconnaissent la souveraineté israélienne sur les principales colonies en Cisjordanie", assure-t-il. Parallèlement, l'accord instaure un gel de quatre ans sur toute implantation de colonies israéliennes, durant la négociation sur le texte.
Le plan aura au moins réussit une prouesse sur le terrain en réalisant l'unanimité entre le Fatah du président de l'Autorité palestinienne et le mouvement islamiste Hamas (qui contrôle Gaza) sur le rejet de ce texte. Les deux ennemis ont même organisé, mardi 28 janvier 2020, une réunion d'urgence autour de ce sujet et l'agence de presse officielle du Hamas, Wafa, a indiqué qu'Ismail Haniyeh, chef du Hamas, soutenait "les positions fermes" du président de l'Autorité palestinienne et a appelé les factions palestiniennes à mettre leurs divergences de côté pour s'unir contre le plan.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a plaidé, dimanche 26 janvier 2020, pour que "quand le texte sera rendu public, l'essentiel sera de prendre connaissance des positions des parties, y compris, et surtout, de la position des Palestiniens."
L'ambassadeur de la Palestine à Paris, Salman El Herfi, cité par Jeune Afrique, n'hésite pas à déclarer que "ce que Trump a mis sur la table n'est pas un plan de paix, mais plutôt un nouveau système d'apartheid."
Donald Trump a cependant évoqué une solution "réaliste à deux Etats" et une "chance historique pour les Palestiniens d'obtenir un Etat indépendant" à certaines conditions. Et la principale n'est autre que "Jérusalem restera la capitale indivisible d'Israël."
Il précise cependant qu'"aucun Palestinien, aucun Israélien ne devra quitter son foyer." La capitale de la Palestine serait établie dans certaines parties de Jérusalem-Est. "Le territoire contrôlé actuellement par les Palestiniens serait doublé, bien qu'ils reconnaissent la souveraineté israélienne sur les principales colonies en Cisjordanie", assure-t-il. Parallèlement, l'accord instaure un gel de quatre ans sur toute implantation de colonies israéliennes, durant la négociation sur le texte.
Le plan aura au moins réussit une prouesse sur le terrain en réalisant l'unanimité entre le Fatah du président de l'Autorité palestinienne et le mouvement islamiste Hamas (qui contrôle Gaza) sur le rejet de ce texte. Les deux ennemis ont même organisé, mardi 28 janvier 2020, une réunion d'urgence autour de ce sujet et l'agence de presse officielle du Hamas, Wafa, a indiqué qu'Ismail Haniyeh, chef du Hamas, soutenait "les positions fermes" du président de l'Autorité palestinienne et a appelé les factions palestiniennes à mettre leurs divergences de côté pour s'unir contre le plan.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a plaidé, dimanche 26 janvier 2020, pour que "quand le texte sera rendu public, l'essentiel sera de prendre connaissance des positions des parties, y compris, et surtout, de la position des Palestiniens."
Un plan politique enclenchant un plan économique
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Dans son discours lors de la réception de Benyamin Netanyhou, lundi 27 janvier 2020, le président américain a insisté : "il s'agit d'un plan très important pour la paix au Moyen-Orient. Partout où je suis allé, ils m'ont dit : Israël et la Palestine doivent faire la paix avant que nous puissions vraiment avoir la paix au Moyen-Orient." Tout en précisant que "de nombreuses nations arabes l'ont accepté."
Au cours de sa brève réponse, le premier ministre israélien a indiqué que "cet accord du siècle est l'opportunité du siècle, et nous n'allons pas la laisser passer." Interrogé par les journalistes à la Maison Blanche sur la réaction des Palestiniens, Donald Trump a assuré que "c'est quelque chose qu'ils devraient vouloir. Ils ne le voudront probablement pas au début, mais je pense qu'à la fin ils le voudront." Avant d'ajouter, "c'est très bien pour eux. En fait, c'est trop bien pour eux. On verra bien ce qui se passera. Maintenant, sans eux, nous ne ferons pas cet accord et tant pis. Ils ne vivent pas bien."
Le président américain a en effet coupé l'aide aux Palestiniens en 2018, "c'est quelque chose que je n'aime pas faire, mais nous l'avons fait". Le plan politique a été précédé d'un plan économique appuyé par des investissements de 50 mrds$ (45 mrds€). Présenté en juin 2019, ce volet ne sera déclenché qu'en cas d'accord entre Israéliens et Palestiniens sur le document total.
Selon Donald Trump, les Palestiniens "sont de grands négociateurs. Leur réponse initiale, et je n'ai aucune idée de ce qu'ils vont dire, pourrait être "oh, nous ne voulons rien", mais en attendant ils négocieront. Voyons comment tout cela va fonctionner (...) Et si nous ne le faisons pas, la vie continu."
Au cours de sa brève réponse, le premier ministre israélien a indiqué que "cet accord du siècle est l'opportunité du siècle, et nous n'allons pas la laisser passer." Interrogé par les journalistes à la Maison Blanche sur la réaction des Palestiniens, Donald Trump a assuré que "c'est quelque chose qu'ils devraient vouloir. Ils ne le voudront probablement pas au début, mais je pense qu'à la fin ils le voudront." Avant d'ajouter, "c'est très bien pour eux. En fait, c'est trop bien pour eux. On verra bien ce qui se passera. Maintenant, sans eux, nous ne ferons pas cet accord et tant pis. Ils ne vivent pas bien."
Le président américain a en effet coupé l'aide aux Palestiniens en 2018, "c'est quelque chose que je n'aime pas faire, mais nous l'avons fait". Le plan politique a été précédé d'un plan économique appuyé par des investissements de 50 mrds$ (45 mrds€). Présenté en juin 2019, ce volet ne sera déclenché qu'en cas d'accord entre Israéliens et Palestiniens sur le document total.
Selon Donald Trump, les Palestiniens "sont de grands négociateurs. Leur réponse initiale, et je n'ai aucune idée de ce qu'ils vont dire, pourrait être "oh, nous ne voulons rien", mais en attendant ils négocieront. Voyons comment tout cela va fonctionner (...) Et si nous ne le faisons pas, la vie continu."
L'incertitude poitique plane sur ce plan de paix
De son côté, Benyamin Netanyahou a remercié Donald Trump pour "tout ce qu'il avait fait pour Israël : la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël, le transfert de votre ambassade là-bas, la reconnaissance de notre souveraineté sur le Plateau du Golan, la reconnaissance de nos droits sur la Judée et la Samarie, le coeur de notre patrie biblique, et la coopération sans précédent en matière de sécurité et de renseignement entre nos deux pays."
En proie à plusieurs affaires judiciaires, notamment pour corruption, et son poste de premier ministre sur la sellette, Benyamin Netanyahou a finalement renoncé, mardi 28 janvier 2020 au matin, à demander une immunité auprès de la Knesset qui devait justement se réunir le même jour pour la voter. Et il n'est pas certain que le numéro un du Likoud sorte vainqueur des prochaines législatives face à son adversaire Benny Gantz (parti centriste Bleu Blanc).
Donald Trump se trouve lui en pleine procédure de destitution et rien ne dit non plus qu'il remportera la présidentielle du 3 novembre 2020. Si ni le président américain n'est reconduit, ni Benyamin Netanyahou, quel pourrait alors être l'avenir de ce plan de paix ?
En proie à plusieurs affaires judiciaires, notamment pour corruption, et son poste de premier ministre sur la sellette, Benyamin Netanyahou a finalement renoncé, mardi 28 janvier 2020 au matin, à demander une immunité auprès de la Knesset qui devait justement se réunir le même jour pour la voter. Et il n'est pas certain que le numéro un du Likoud sorte vainqueur des prochaines législatives face à son adversaire Benny Gantz (parti centriste Bleu Blanc).
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