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Dominique Strauss-Kahn plaide à Alger pour la poursuite des réformes structurelles


Rédigé par A. Belkessam, à ALGER, le Vendredi 5 Novembre 2010 - Lu 3488 fois

ALGERIE. Le Président du FMI a mis en garde les autorités algériennes contre une trop grande dépendance à l’égard des hydrocarbures et a souligné le but fondamental de toute économie : la création d’emplois à même de répondre à la demande des nouvelles générations. Il invite également le gouvernement algérien à soutenir le développement d’un secteur privé « encore trop balbutiant ».


Le FMI n’a pas dérogé à la règle en réitérant les conseils traditionnels de son institution (photo DR)
Le FMI n’a pas dérogé à la règle en réitérant les conseils traditionnels de son institution (photo DR)
ALGÉRIE. En visite de travail à Alger, les 3 et 4 novembre 2010, Dominique Strauss-Kahn a commencé par décerner un satisfecit général aux autorités algériennes pour leur politique économique menée sous le sceau de la prudence.

Le président du FMI s’est ainsi déclaré impressionné par les résultats économiques de l’Algérie «depuis une dizaine d’années ».

Saluant « une inflation maîtrisée et des recettes budgétaires en abondance », Dominique Strauss-Kahn a souligné que le taux de chômage local « qui tourne autour de 10%, n’est pas plus élevé que celui enregistré dans la plupart des pays européens ou aux Etats-Unis. »

Le président du FMI s’est également déclaré impressionné par le niveau des réserves de change qui représentent 40% du PIB.

Les bons points du FMI à l’Algérie

Ces déclarations confirment la dernière évaluation du FMI qui prévoit des taux de croissance de 3,8% en 2010 et de 4% en 2011.

Citant l’Algérie en exemple pour ce qui est de la régression de sa dette extérieure à 2,9% du PIB en 2010 et à 2,2% du PIB en 2011, le FMI prévoit également une décrue de l’inflation qui a atteint 5,7% en 2009.

Elle devrait se fixer à 5,5% en 2010 pour atteindre les 5,2% en 2011.
Non avare de félicitations, le président du FMI n’en a pas moins mis le doigt sur certains problèmes de fonds de l’économie algérienne. 

Il s’agit notamment de la trop grande dépendance aux hydrocarbures qui représentent actuellement 40% du PIB. Il demande aux autorités algériennes de mieux gérer l’argent des hydrocarbures. 

Les conseils traditionnels du FMI

Pour Dominique Strauss-Kahn, le taux de chômage de 10%, relativement acceptable, ne doit pas masquer l’importance du chômage juvénile dont le « taux est supérieur à 20% ».

En revanche, le FMI ne semble pas, publiquement du moins, alerter les pouvoirs publics algériens sur le constant recul de l’industrie.

Dans le but de renforcer les performances économiques du pays et de résoudre les difficultés rencontrées (chômage des jeunes, place démesurées des hydrocarbures…), le président du FMI n’a pas dérogé à la règle en réitérant les conseils traditionnels de son institution. 

Ainsi a-t-il conseillé de manière diplomatique aux autorités algériennes d’ouvrir leur économie («amélioration du climat des affaires »…) en ne cédant pas aux sirènes du protectionnisme. 

Il leur a également recommandé de poursuivre les réformes structurelles (privatisation, libération des taux de change, maîtrise des dépenses…). 

Enfin, il les a invitées à développer « un secteur privé puissant, fournisseur d’emplois ».






1.Posté par donald le 05/11/2010 12:49
Le rêve américain, pourquoi pas. Mais ce n'est pas demain la veille avec les gouvernants actuels.

2.Posté par Oudinet le 08/11/2010 08:34
Le taux de chômage moyen de 10% masque de très fortes disparités géographiques. Regardons la Kabylie qui ne survit pas grâce au pétrole mais plutôt grâce aux transferts des émigrés.

3.Posté par djaoui le 08/11/2010 12:43
"Le but fondamental de toute économie" n'est pas la création d'emplois, mais de richesses ! Tout ça c'est de l'idéologie pour nous faire croire que le capitaliste crée des postes de travail par bonté d'âme : il faut arrêter de nous prendre pour des idiots.
Merci d'avance.

4.Posté par gripsou le 13/11/2010 11:15
La manne financière que pourrait engendrer le secteur privé ne renforcera que l'économie de multinationales étrangères, ce que nous ne sommes pas forcés d'accepter étant donné que nous pouvons toujours importer malgré le tarif parfois excessif indexé sur des monnaies fortes. Cela étant dit, la croissance est là, c'est l'essentiel pour développer son pays. On ne peut compter que sur soi même, pas sur le crédit de certains organismes qui finissent par nous faire mettre un pied dans la tombe. Comment dire aux requins d'aller croquer ailleurs, je me le demande. Et pour en finir, nous ne sommes pas les pays voisins, nous ne vivons pas du tourisme et des cultures pour le moment. Et c'est pour le moins préférable, vu les répercussions sur les populations qui vont jusqu'à faire de la débauche et de l'esclavage moderne un avenir. Pour ma part l'algérien sera l employeur et non l'employé.

5.Posté par ABDELALI le 16/11/2010 07:18
DSK n'a pas débordé des évidences qui existaient depuis très longtemps, tout algérien sait qu'il lui est impératif d'éviter la dépendance des hydrocarbures. Mais la réalité est là, l'Algérie ne peut rien faire sans exportation de pétrole et gaz. Depuis que nos alertes ont été brandies, nous ne faisons que confirmer et accroitre cette dépendance en déboulonnant le peu d'industrie que nous avions constitué à l'ère de la grande révolution (Libération) qui a enfanté des 3 révolutions (Agraire, Industrielle, et Culturelle). Le secteur privé n'a été qu'attentif aux transferts de la richesse à son profit au point de s'allier au opérateurs étranger dans un partenariat pour pallier aux autorités gestionnaires afin de maximiser l'avantage qu'ils soutirent à un État épris de résultats performants.

6.Posté par Protis le 06/01/2011 09:32
A la lecture des posts écrits en réponse à cet article, nous constatons chez nos amis algériens une certaine schizophrénie en matière de culture économique, tant ceux ci sont une caricature soit du capitalisme soit du socialisme tel qu'il était enseigné dans les années cinquante. Soyez vous-même, que diable ! Et jetez la gérontocratie qui vous "gouverne" à la mer et rentrez dans l 'ère post-moderne ! Pour ce faire, bonne nouvelle année. Mais le chemin sera long et difficile ! Protis

7.Posté par nouri le 12/01/2011 15:24
Le secteur privé n'existe pas en Algérie ! Même une simple remorque, ou moteur, ou citerne sont importés ! Enrichir les étrangers en important et laisser mourir les algériens avec le chômage montre à quel point les politiciens voient bien l'horizon ! Pour assurer un développement durable il faut être un pays producteur supporté par la formation des jeunes ! Renault veut investir mais ça sera juste une usine de soudage de tôle !


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