
Les banques nationales doivent demeurer vigilantes sur la liquidités des banques commerciales. (photo : BL)
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ESPAGNE. « Les données que nous avons analysées nous permettent d’affirmer que 2,2 points dans la baisse du taux d’emploi en Espagne sont au minimum générés par la défaillance des banques espagnoles », soutient Samuel Bentolila. L’économiste membre du Centre d’études monétaires et financières (Cemfi) s’appuie sur l’analyse d’une base de données confidentielle des transactions opérée par les banques espagnoles entre 2006 et 2010.
Il présentait cette étude en ouverture d’une rencontre portant sur « la croissance en Europe », organisée par la School of Economics et l’Institut d’études avancées d’Aix-Marseille Université (AMU), les 24 et 25 septembre 2015, à Marseille. Plusieurs interventions portent sur les pays du sud de l’Europe, revenant sur les raisons et les effets de la crise économique.
Il présentait cette étude en ouverture d’une rencontre portant sur « la croissance en Europe », organisée par la School of Economics et l’Institut d’études avancées d’Aix-Marseille Université (AMU), les 24 et 25 septembre 2015, à Marseille. Plusieurs interventions portent sur les pays du sud de l’Europe, revenant sur les raisons et les effets de la crise économique.

Samuel Bentolila révèle le lien entre refus de crédit et licenciements en Espagne (photo Cemfi)
L’exemple espagnol
L’étude menée par Samuel Bentolila et ses collègues montre que la chute des taux de prêts accordés aux petites et moyennes entreprises espagnoles a contribué aux licenciements observés durant la période : « les banques ne disposaient pas de suffisamment de liquidités pour emprunter sur des marchés qui ne leur accordaient plus confiance, poursuit l’économiste. Elles ont donc cessé elles-mêmes de prêter aux PME, quand bien même elles entretenaient avec elles des relations solides ».
Ces entreprises, qui confiaient traditionnellement leur gestion à la banque de leur région, se sont alors tournées vers la concurrence, en vain. « Les relations bancaires s’entretiennent, se nouent sur le long terme, ajoute Samuel Bentolila. Or, dans ce contexte de crise, les entreprises qui ont tapé à la porte de nouvelles banques ont vu leur demande de prêt rejetée ». Selon l’économiste, si leurs comptes avaient été tenu par des banques plus solides, nombre d’entre elles auraient obtenu leur crédit et n’auraient pas eu besoin de licencier.
Une « stigmatisation » dont a souffert l’économie du pays : « Les entreprises ont demandé des délais à leurs fournisseurs qui ne pouvaient pas leur accorder. Et elles ont licencié leur personnel pour faire face à leurs dettes », conclut Samuel Bentolila qui met en garde contre le niveau de liquidité des banques à travers le monde : « on a considéré que la faiblesse des banques espagnoles provenait de leur structure régionale et de la présence d’élus au sein de leur conseil d’administration, mais il s’agit en fait d’un mécanisme qui peut parfaitement s’appliquer demain dans n’importe quel pays ! Les banques centrales doivent demeurer vigilantes.»
Au cours de ces deux jours de rencontres à Marseille, les chercheurs, qui commencent à bénéficier d’un peu de recul sur la crise qui continue de secouer l’économie, présentent également l’état de leurs travaux sur les réformes structurelles, les facteurs de croissance de l’emploi ou les raisons démographiques de la stagnation économique européenne.
Ces entreprises, qui confiaient traditionnellement leur gestion à la banque de leur région, se sont alors tournées vers la concurrence, en vain. « Les relations bancaires s’entretiennent, se nouent sur le long terme, ajoute Samuel Bentolila. Or, dans ce contexte de crise, les entreprises qui ont tapé à la porte de nouvelles banques ont vu leur demande de prêt rejetée ». Selon l’économiste, si leurs comptes avaient été tenu par des banques plus solides, nombre d’entre elles auraient obtenu leur crédit et n’auraient pas eu besoin de licencier.
Une « stigmatisation » dont a souffert l’économie du pays : « Les entreprises ont demandé des délais à leurs fournisseurs qui ne pouvaient pas leur accorder. Et elles ont licencié leur personnel pour faire face à leurs dettes », conclut Samuel Bentolila qui met en garde contre le niveau de liquidité des banques à travers le monde : « on a considéré que la faiblesse des banques espagnoles provenait de leur structure régionale et de la présence d’élus au sein de leur conseil d’administration, mais il s’agit en fait d’un mécanisme qui peut parfaitement s’appliquer demain dans n’importe quel pays ! Les banques centrales doivent demeurer vigilantes.»
Au cours de ces deux jours de rencontres à Marseille, les chercheurs, qui commencent à bénéficier d’un peu de recul sur la crise qui continue de secouer l’économie, présentent également l’état de leurs travaux sur les réformes structurelles, les facteurs de croissance de l’emploi ou les raisons démographiques de la stagnation économique européenne.