
CMA CGM ne peut plus faire face à ses échéances financières (photo DR)
FRANCE. Sans surprise, le groupe CMA CGM, troisième armateur mondial et premier transporteur en Méditerranée, est à son tour rattrapé par la crise.
Vendredi 25 septembre 2009, ses dirigeants rencontraient des représentants de l’Etat français au ministère des Finances pour tenter de trouver une solution à une situation financière très difficile.
A l’image de toutes les grandes compagnies maritimes spécialisées dans le transport de conteneurs, le groupe basé à Marseille est pris en tenaille.
La contraction des échanges mondiaux a fait baisser les taux de fret (prix à la tonne de marchandise transportée) de 75% en moyenne en 2008. Dans le même temps, l’entrée en flotte d’un nombre important de nouveaux navires, 18 en 2009, commandés lorsque le secteur était au plus haut, creuse une dette considérable estimée à 3,5 mds€.
Vendredi 25 septembre 2009, ses dirigeants rencontraient des représentants de l’Etat français au ministère des Finances pour tenter de trouver une solution à une situation financière très difficile.
A l’image de toutes les grandes compagnies maritimes spécialisées dans le transport de conteneurs, le groupe basé à Marseille est pris en tenaille.
La contraction des échanges mondiaux a fait baisser les taux de fret (prix à la tonne de marchandise transportée) de 75% en moyenne en 2008. Dans le même temps, l’entrée en flotte d’un nombre important de nouveaux navires, 18 en 2009, commandés lorsque le secteur était au plus haut, creuse une dette considérable estimée à 3,5 mds€.
Résultat négatif en 2009
Malgré un plan d’économie de 410 M€ mis en place dès la fin 2008, le groupe a vu fondre sa trésorerie et ne serait plus en mesure de faire face à ses échéances financières. D’autant que depuis des années, sa stratégie a toujours été de réinvestir ses profits dans le développement.
En avril 2009, le carnet de commande faisait état de 52 très gros porte-conteneurs livrables d’ici à 2012. Son plus gros navire, le Christophe Colomb (360 mètres de long, 13.300 EVP de capacité) vient d’ailleurs d’être mis à l’eau en Corée du Sud pour une livraison en novembre 2009.
En 2008, CMA CGM (plus de 16 500 salariés dans le monde) a réalisé un chiffre d’affaires de 10,27 mds€ avec un résultat net de 84,5 M€. Ce chiffre était déjà en baisse de 87% par rapport à 2007, mais il sera négatif en 2009.
En avril 2009, le carnet de commande faisait état de 52 très gros porte-conteneurs livrables d’ici à 2012. Son plus gros navire, le Christophe Colomb (360 mètres de long, 13.300 EVP de capacité) vient d’ailleurs d’être mis à l’eau en Corée du Sud pour une livraison en novembre 2009.
En 2008, CMA CGM (plus de 16 500 salariés dans le monde) a réalisé un chiffre d’affaires de 10,27 mds€ avec un résultat net de 84,5 M€. Ce chiffre était déjà en baisse de 87% par rapport à 2007, mais il sera négatif en 2009.
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Il y a peu, Jacques Saadé espérait un retour à l’équilibre financier au premier trimestre 2010 (photo NBC)
Restructuration financière
Un plan de soutien pourrait alors jouer sur plusieurs leviers.
CMA CGM demande à ses créanciers de geler pendant un an ses remboursements. Sa direction tente d’éviter une ouverture du capital, mais un des cadres de la compagnie avouait vendredi « qu’il faudra peut-être finir par y passer ». Cette opération semble difficile en raison de la structure du pool bancaire comprenant plus d’une cinquantaine d’établissements financiers de tous pays.
La solution résidera peut-être dans l’intervention du Fonds stratégique d’investissement (FSI), créé par l’Etat français pour soutenir des entreprises jugées stratégiques. Elle aurait le mérite de renforcer les fonds propres de la CMA CGM et de calmer les inquiétudes des banques.
Début septembre 2009, Jacques Saadé, le président du directoire, avait également indiqué qu’il se préparait à céder quelques actifs non opérationnels tout en indiquant qu’il espérait un retour à l’équilibre financier au premier trimestre 2010.
Pour l’heure, tous les boulons sont serrés au maximum. Ainsi, la construction du siège social à Marseille avance au ralentit et plusieurs projets, dont le terminal à conteneur Fos 2XL dans le port de Marseille-Fos, mettront plus de temps que prévu initialement pour émerger.
CMA CGM demande à ses créanciers de geler pendant un an ses remboursements. Sa direction tente d’éviter une ouverture du capital, mais un des cadres de la compagnie avouait vendredi « qu’il faudra peut-être finir par y passer ». Cette opération semble difficile en raison de la structure du pool bancaire comprenant plus d’une cinquantaine d’établissements financiers de tous pays.
La solution résidera peut-être dans l’intervention du Fonds stratégique d’investissement (FSI), créé par l’Etat français pour soutenir des entreprises jugées stratégiques. Elle aurait le mérite de renforcer les fonds propres de la CMA CGM et de calmer les inquiétudes des banques.
Début septembre 2009, Jacques Saadé, le président du directoire, avait également indiqué qu’il se préparait à céder quelques actifs non opérationnels tout en indiquant qu’il espérait un retour à l’équilibre financier au premier trimestre 2010.
Pour l’heure, tous les boulons sont serrés au maximum. Ainsi, la construction du siège social à Marseille avance au ralentit et plusieurs projets, dont le terminal à conteneur Fos 2XL dans le port de Marseille-Fos, mettront plus de temps que prévu initialement pour émerger.

En Allemagne, Hapag-Lloyd attend un nouveau soutien public (Photo Hapag-Lloyd)
Une crise largement partagée
Le cas de CMA CGM est loin d’être isolé.
Il y a quelques jours, l’organisation professionnelle Armateurs de France demandait à l’Etat français de se porter garant des emprunts contractés par les armateurs de l’Hexagone pour la construction des navires avec une enveloppe qui pourrait atteindre 1,2 md€.
Les résultats des principaux armateurs dans le monde sont également catastrophiques.
Fin août 2009, le Danois A.P. Moller-Maersk, premier armateur mondial, annonçait une perte de 406 M€ au premier semestre de l'année et une prévision similaire pour la deuxième partie. L’Allemand Hapag-Lloyd prévoit 900 M€ de pertes en 2009 et a fait une demande de garanties bancaires. Même chose pour plusieurs armateurs asiatiques. Enfin, l’Israélien Zim fait l’objet d’un plan de restructuration financière. MSC et Maersk, les deux leaders mondiaux, ont obtenus en septembre dernier un moratoire sur leurs dettes.
Lire aussi : CMA CGM lance un plan d'économies de 600 M$
Il y a quelques jours, l’organisation professionnelle Armateurs de France demandait à l’Etat français de se porter garant des emprunts contractés par les armateurs de l’Hexagone pour la construction des navires avec une enveloppe qui pourrait atteindre 1,2 md€.
Les résultats des principaux armateurs dans le monde sont également catastrophiques.
Fin août 2009, le Danois A.P. Moller-Maersk, premier armateur mondial, annonçait une perte de 406 M€ au premier semestre de l'année et une prévision similaire pour la deuxième partie. L’Allemand Hapag-Lloyd prévoit 900 M€ de pertes en 2009 et a fait une demande de garanties bancaires. Même chose pour plusieurs armateurs asiatiques. Enfin, l’Israélien Zim fait l’objet d’un plan de restructuration financière. MSC et Maersk, les deux leaders mondiaux, ont obtenus en septembre dernier un moratoire sur leurs dettes.
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