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Abdel-Ilah Jennane, directeur exécutif de Diorh (photo Diorh)
Econostrum.info : Quels conseils donneriez-vous à des entreprises françaises qui souhaitent s’implanter au Maroc ?
Abdel-Ilah Jennane : La première des choses est de ne pas se laisser berner par l’apparente proximité culturelle et organisationnelle entre la France et le Maroc. En arrivant, lorsque l’on trouve les mêmes produits dans les hypermarchés Carrefour et Marjane, les mêmes appellations administratives, on a tendance à penser que cela fonctionne de la même façon. Si on le croit vraiment, on va au-devant de désillusions importantes.
La deuxième chose, c’est d’offrir aux collaborateurs qui vont s’installer au Maroc une sorte de module d’immersion culturelle qui permet de décrypter ou de lire entre les lignes ce que les Marocains ne disent pas forcément. Il y a énormément de non-dit, de bienséance. Il est important d’acquérir des grilles de lecture culturelle : comprendre des notions sociologiques, savoir ce qu’est le régionalisme au Maroc, quels sont ses ressorts, ce qu’est l’humour marocain, quels sont les sujets que l’on peut aborder, les sujets plus délicats à mettre sur la table, comprendre un certain nombre de références notamment religieuses, quelle est la place de la famille dans la société marocaine, etc.
Abdel-Ilah Jennane : La première des choses est de ne pas se laisser berner par l’apparente proximité culturelle et organisationnelle entre la France et le Maroc. En arrivant, lorsque l’on trouve les mêmes produits dans les hypermarchés Carrefour et Marjane, les mêmes appellations administratives, on a tendance à penser que cela fonctionne de la même façon. Si on le croit vraiment, on va au-devant de désillusions importantes.
La deuxième chose, c’est d’offrir aux collaborateurs qui vont s’installer au Maroc une sorte de module d’immersion culturelle qui permet de décrypter ou de lire entre les lignes ce que les Marocains ne disent pas forcément. Il y a énormément de non-dit, de bienséance. Il est important d’acquérir des grilles de lecture culturelle : comprendre des notions sociologiques, savoir ce qu’est le régionalisme au Maroc, quels sont ses ressorts, ce qu’est l’humour marocain, quels sont les sujets que l’on peut aborder, les sujets plus délicats à mettre sur la table, comprendre un certain nombre de références notamment religieuses, quelle est la place de la famille dans la société marocaine, etc.
Revisiter le management
Abdel-Ilah Jennane : L’autre point important c’est de revisiter des concepts assez basiques de management : comprendre ce que signifie la délégation pour un Marocain, la responsabilité, la gestion du temps, le fameux « Inch Allah » (Si Dieu le veut). Ce sont des éléments assez surprenants pour des responsables économiques qui ont l’habitude de la force de l’engagement, sur les délais notamment. Eux qui attendent de leurs collaborateurs d’être informés à temps si un délai n’est pas tenu.
Econostrum.info : Le Maroc véhicule une image de pays low-cost. Est-ce toujours vrai ?
Abdel-Ilah Jennane : Encore aujourd’hui, on s’installe au Maroc pour pouvoir faire des économies sur les salaires. C’est toujours vrai pour les métiers à basse qualification où le jeu de l’offre et de la demande font que le marché est favorable à l’employeur. Mais depuis quelques années, cela l’est beaucoup moins pour des métiers plus élaborés. A partir d’un niveau ingénieur, on commence à rattraper les salaires de pays d’Europe du sud, comme l’Espagne, le Portugal, la Grèce. Et donc le niveau d’exigence des collaborateurs marocains devient de plus en plus élevé. Pas seulement sur le plan salarial, mais aussi sur l’évolution de carrière, sur les perspectives offertes, les avantages en nature. Les gens acceptent de moins en moins un traitement différencié entre un expatrié et un Marocain, à niveau de compétences équivalent ou considéré comme équivalent.
Econostrum.info : Le Maroc véhicule une image de pays low-cost. Est-ce toujours vrai ?
Abdel-Ilah Jennane : Encore aujourd’hui, on s’installe au Maroc pour pouvoir faire des économies sur les salaires. C’est toujours vrai pour les métiers à basse qualification où le jeu de l’offre et de la demande font que le marché est favorable à l’employeur. Mais depuis quelques années, cela l’est beaucoup moins pour des métiers plus élaborés. A partir d’un niveau ingénieur, on commence à rattraper les salaires de pays d’Europe du sud, comme l’Espagne, le Portugal, la Grèce. Et donc le niveau d’exigence des collaborateurs marocains devient de plus en plus élevé. Pas seulement sur le plan salarial, mais aussi sur l’évolution de carrière, sur les perspectives offertes, les avantages en nature. Les gens acceptent de moins en moins un traitement différencié entre un expatrié et un Marocain, à niveau de compétences équivalent ou considéré comme équivalent.