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BOUCHES-DU-RHÔNE. Le producteur de chlore et de soude Kem One se lance dans le projet Vasco2. Il teste l'utilisation de fumées industrielles pour la culture de micro-algues destinées à la fabrication de micro-carburant. Arcelormittal et Solamat-Merex lui emboiteront le pas au printemps 2017 en accueillant également un bassin de culture. Ce biobrut subira alors un raffinage pour obtenir un biocarburant.
Cette phase d'expérimentation préindustrielle en milieu réel traduit la volonté de la zone industrialo-portuaire du Grand port maritime de Marseille (GPMM) de changer l'image des bassins de Fos-sur-Mer trop associés à la pétro-chimie. " Nous avons l’opportunité de faire évoluer l’image du territoire, mal connoté du fait de ses nuisances industrielles, vers un démonstrateur de projets innovants", relève le directeur de l’Economie, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnel du conseil de territoire Istres-Ouest-Provence, Emmanuel Thomas.
Vasco2 est expérimenté sur Piicto (plateforme industrielle et d’innovation Caban Tonkin). "elle réunit industriels, centres de recherche et institutionnels et permet de transformer nos recherches en expérimentations », explique Jean-François Sassi, manager biomasse de troisième génération au CEA (Commissariat à l’énergie atomique) Cadarache, qui travaille sur Vasco2.
Le projet s'appuie sur douze partenaires publics et privés*. Après la recherche vient l’expérimentation. Sur deux ans, plusieurs paramètres seront étudiés : la dissolution des fumées dans l’eau des bassins, la composition de la biomasse récoltée, la transformation par liquéfaction hydrothermale des microalgues en biobrut ainsi que le raffinage qui sera comparé avec celui utilisé pour des pétroles conventionnels.
Conversion de l'électricité en gaz
Une évaluation économique, sociale et environnementale de l’ensemble du programme Vasco2, ainsi que l'analyse du cycle de vie, seront également réalisées dans la perspective de la structuration d’une filière d’écologie industrielle. En fonction des résultats obtenus lors de cette phase préindustrielle, la mise en œuvre d’un démonstrateur pourrait précéder la production à grande échelle de substituts au pétrole et de biocarburants de troisième génération. Elle permettrait également de réduire les rejets atmosphériques de CO2 et de NOx de la zone industrialo-portuaire de Fos.
" Lorsque l’on parle d’emplois, c’est souvent le maintien des activités qui est prioritairement envisagé", commente Emmanuel Thomas. " Les projets développés sur Piicto permettent de réduire les coûts environnementaux et de production des industries classiques en créant de nouveaux débouchés, ce qui permet de pérenniser des activités, donc des emplois."
GRT gaz a également choisi le site Piicto pour expérimenter Jupiter 1000. Doté de 5,8 M€ de subventions locales, ce procédé de conversion de l’électricité en gaz permet notamment le stockage et le transport des énergies renouvelables. "La rentabilité de cette technologie repose sur l’utilisation de chaleur récupérée", explique Patrick Prunet, directeur du projet Jupiter 1000. "Piicto réunit les conditions nécessaires pour le test avec des industries productrices de chaleur et une production d’énergie éolienne marine », précise-t-il.
Les travaux devraient démarrer en 2017 pour une mise en service du démonstrateur fin 2018.
*Grand port maritime de Marseille (coordonnateur), Ifremer, CEA, les start-ups Coldep et Helio pur technologies, ArcelorMittal, Kem One, Solamat Merex, LyondellBasell, Total, le bureau d’études Inovertis et la métropole Aix-Marseille-Provence.