GRECE. Trublion inconscient et cynique pour les uns, tacticien de fond et fin politicien pour les autres, Alexis Tsipras a déjà marqué de son empreinte, à même pas quarante et un ans, l’histoire de son pays mais aussi celle de la zone euro, voire de l'Europe.
Pour une grande majorité de Grecs, il reste celui qui s’est battu pour rendre au pays sa dignité, pour d’autres il demeure l’homme qui a risqué l’unité de l’Eurozone pour sauver celle de son parti.
Qui est-il, finalement ?
Probablement un peu de tout cela. La foi en des idéaux en plus, avec une terrible rage de vaincre, le tout saupoudré d’années de militantisme dialectique qui en font un interlocuteur particulièrement têtu et redoutable.
Toujours très calme, Alexis Tsipras reste avant tout un homme qui a compris tant l’immense souffrance du peuple grec que les ravages de l’humiliation de ces cinq dernières années, devenue son fonds de commerce, sa force, sa légitimité.
Un homme au sourire facile et vrai, qui écoute beaucoup et qui apprend vite.
Si, de son propre aveu, il a été «naïf» lors des premières réunions avec ses homologues européens, il a vite compris que désormais seuls les écrits comptent et une chose s'avère certaine désormais : Il ne partira pas de la table des négociations sans un accord écrit sur la restructuration de la dette.
Pour une grande majorité de Grecs, il reste celui qui s’est battu pour rendre au pays sa dignité, pour d’autres il demeure l’homme qui a risqué l’unité de l’Eurozone pour sauver celle de son parti.
Qui est-il, finalement ?
Probablement un peu de tout cela. La foi en des idéaux en plus, avec une terrible rage de vaincre, le tout saupoudré d’années de militantisme dialectique qui en font un interlocuteur particulièrement têtu et redoutable.
Toujours très calme, Alexis Tsipras reste avant tout un homme qui a compris tant l’immense souffrance du peuple grec que les ravages de l’humiliation de ces cinq dernières années, devenue son fonds de commerce, sa force, sa légitimité.
Un homme au sourire facile et vrai, qui écoute beaucoup et qui apprend vite.
Si, de son propre aveu, il a été «naïf» lors des premières réunions avec ses homologues européens, il a vite compris que désormais seuls les écrits comptent et une chose s'avère certaine désormais : Il ne partira pas de la table des négociations sans un accord écrit sur la restructuration de la dette.
L'effet de surprise
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Ses partenaires l’ont regardé de haut plus d’une fois. Angela Merkel l’a même comparé «à un étudiant en première année de médecine devant opérer un patient à cœur ouvert.» Oubliant un peu vite qu‘Alexis Tsipras est le seul politicien européen qui lui a tenu tête à chaque négociation. Et l'a même poussée à organiser une grande messe gréco-allemande où il n’a pas hésité à parler publiquement des réparations allemandes dues à la Grèce.
Ce faisant il a, en quelque sorte, réussi là où François Hollande a échoué : faire contrepoids à la toute puissance de Berlin.
Quand Christine Lagarde, directrice générale du FMI, demande une réunion «entre adultes» pour trouver une solution, allusion des plus déplacées, à son jeune âge (ou à son caractère), Alexis Tsipras lui oppose des mesures d’économie de 8 mrds€ qui surprennent tout le monde.
Sitôt remplacées par un plan à prendre ou à laisser, il soumet la question à référendum renversant la pression.
Certains le disent inexpérimenté ? Certainement, mais en attendant il a réussi là où des politiciens chevronnés ont lamentablement échoué. Georges Papandréou n’avait-il pas tenté de faire lui aussi un référendum en Novembre 2011 ? Angela Merkel avait alors refusé et même imposé la question à poser.
Elle a tenté la même chose avec Tsipras qui lui a opposé un refus net et cinglant tout en organisant son propre référendum qui se transforme non seulement en un plébiscite personnel mais aussi et surtout en un message d’espoir pour toute la gauche européenne.
«Ce mec a toujours une longueur d’avance. Il me surprend à chaque fois» lâche Thanos Condargyris, économiste. Reste que certains prédisent que l’aile dure de son parti va lui faire la vie dure ?
Peut-être, mais en attendant sa détermination à obtenir un accord bénéfique pour la Grèce divise tant le couple franco-allemand que l’ensemble de l’Eurogroupe alors que Syriza, pour l’instant, malgré des débats internes houleux, vote d’une seule voix toutes ses propositions.
Nicolas Sarkozy a déclaré que Tsipras «n’est pas à la hauteur» ? Pourquoi pas ?
Mais c’est Antonis Samaras, ami personnel de Sarkozy, qui se trouve acculé à la démission de la tête du parti conservateur suite au référendum.
Ce faisant il a, en quelque sorte, réussi là où François Hollande a échoué : faire contrepoids à la toute puissance de Berlin.
Quand Christine Lagarde, directrice générale du FMI, demande une réunion «entre adultes» pour trouver une solution, allusion des plus déplacées, à son jeune âge (ou à son caractère), Alexis Tsipras lui oppose des mesures d’économie de 8 mrds€ qui surprennent tout le monde.
Sitôt remplacées par un plan à prendre ou à laisser, il soumet la question à référendum renversant la pression.
Certains le disent inexpérimenté ? Certainement, mais en attendant il a réussi là où des politiciens chevronnés ont lamentablement échoué. Georges Papandréou n’avait-il pas tenté de faire lui aussi un référendum en Novembre 2011 ? Angela Merkel avait alors refusé et même imposé la question à poser.
Elle a tenté la même chose avec Tsipras qui lui a opposé un refus net et cinglant tout en organisant son propre référendum qui se transforme non seulement en un plébiscite personnel mais aussi et surtout en un message d’espoir pour toute la gauche européenne.
«Ce mec a toujours une longueur d’avance. Il me surprend à chaque fois» lâche Thanos Condargyris, économiste. Reste que certains prédisent que l’aile dure de son parti va lui faire la vie dure ?
Peut-être, mais en attendant sa détermination à obtenir un accord bénéfique pour la Grèce divise tant le couple franco-allemand que l’ensemble de l’Eurogroupe alors que Syriza, pour l’instant, malgré des débats internes houleux, vote d’une seule voix toutes ses propositions.
Nicolas Sarkozy a déclaré que Tsipras «n’est pas à la hauteur» ? Pourquoi pas ?
Mais c’est Antonis Samaras, ami personnel de Sarkozy, qui se trouve acculé à la démission de la tête du parti conservateur suite au référendum.
La dimension européenne
S'il passe pour un antieuropéen, lui se pose comme le candidat de la gauche européenne aux élections européennes et transforme la crise grecque en une crise de valeurs de l’Europe. "Ce référendum est un retour à l’Europe des valeurs. Le vote du ‘non’ n’est pas un vote contre l’Europe mais un vote pour vivre en Europe dans la dignité» souligne-t-il au lendemain des résultats.
Enfin, certains lui reprochent de diviser le pays et la classe politique grecque. Il reste pourtant le seul premier ministre grec à avoir réussi à faire signer lundi 6 juillet 2015 un communiqué commun à tous les partis politiques, exception faite, évidemment du parti néonazi Aube Dorée. Un texte appelant à «un accord viable, permanent, avec les créanciers, accord qui implique des réformes et une restructuration de la dette. »
Ces adversaires d’hier, socialistes et conservateurs, rallient son point de vue, sans parler des communistes, également signataires, qui avaient appelés à s’abstenir de voter.
De fait, il a réussi ce tour de force de non seulement unifier le peuple grec dans ce referendum, mais d’offrir aux créanciers une classe politique faisant front commun. Pas mal pour un jeunot.
En fait le gros problème d’Alexis Tsipras reste de n’avoir pas su mettre à profit les deux années qu’il a eu devant lui de 2012 à 2014 pour se préparer à gouverner, pour s’entourer de gens compétents, pour s’informer du fonctionnement des institutions européennes. Pour l’instant, il s’en tire plutôt bien car, l’effet de surprise joue à fond. Mais, il faudra vite changer de registre.
D’ailleurs, lundi 6 juillet 2015 au matin, il a conduit sa première action de realpolitik : se défaire – officiellement – de son ami et allié Yanis Varoufakis.
Enfin, certains lui reprochent de diviser le pays et la classe politique grecque. Il reste pourtant le seul premier ministre grec à avoir réussi à faire signer lundi 6 juillet 2015 un communiqué commun à tous les partis politiques, exception faite, évidemment du parti néonazi Aube Dorée. Un texte appelant à «un accord viable, permanent, avec les créanciers, accord qui implique des réformes et une restructuration de la dette. »
Ces adversaires d’hier, socialistes et conservateurs, rallient son point de vue, sans parler des communistes, également signataires, qui avaient appelés à s’abstenir de voter.
De fait, il a réussi ce tour de force de non seulement unifier le peuple grec dans ce referendum, mais d’offrir aux créanciers une classe politique faisant front commun. Pas mal pour un jeunot.
En fait le gros problème d’Alexis Tsipras reste de n’avoir pas su mettre à profit les deux années qu’il a eu devant lui de 2012 à 2014 pour se préparer à gouverner, pour s’entourer de gens compétents, pour s’informer du fonctionnement des institutions européennes. Pour l’instant, il s’en tire plutôt bien car, l’effet de surprise joue à fond. Mais, il faudra vite changer de registre.
D’ailleurs, lundi 6 juillet 2015 au matin, il a conduit sa première action de realpolitik : se défaire – officiellement – de son ami et allié Yanis Varoufakis.