MEDITERRANEE / AFRIQUE. Si le projet de Maison de l'Afrique dans la cité phocéenne a mis du temps à éclore - il était promis en 2020 par Africalink puis en 2021 par Jean-Luc Chauvin, président de la Chambre de commerce et d'industrie métropolitaine Aix- Marseille-Provence (CCIAMP) - il pointe le bout de son nez et a été rebaptisé Afric'Agora.
Interrogé par econostrum.info sur ce sujet, en marge d'une conférence organisée à Marseille mercredi 30 mars 2022, par Numeum (syndicat professionnel des entreprises du numérique en France), Frédéric Ronal, vice-président de la CCIAMP, assure désormais qu'elle "devrait voir le jour idéalement avant l'été 2022, peut-être dès juin." Ses deux parrains seront ceux du début, la CCIAMP et le réseau d'entrepreneurs africains et européens Africalink lancé en juin 2017.
D'autres pourraient aussi les accompagner sur les fonts baptismaux comme le Club Top 20 (émanation en 2006 de l'Union des entreprises des Bouches-du-Rhône- UPE13 - et de la CCIAMP réunissant des patrons patrimoniaux ou cadres dirigeants des grandes entreprises de ce département), voire la Métropole Aix-Marseille-Provence ou la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Avoir un acteur institutionnel demeure nécessaire dans ce projet de territoire et pas uniquement d'entrepreneurs. Le territoire pourra utiliser ce lieu pour organiser des évènements en lien avec l'Afrique", souligne le vice-président.
Interrogé par econostrum.info sur ce sujet, en marge d'une conférence organisée à Marseille mercredi 30 mars 2022, par Numeum (syndicat professionnel des entreprises du numérique en France), Frédéric Ronal, vice-président de la CCIAMP, assure désormais qu'elle "devrait voir le jour idéalement avant l'été 2022, peut-être dès juin." Ses deux parrains seront ceux du début, la CCIAMP et le réseau d'entrepreneurs africains et européens Africalink lancé en juin 2017.
D'autres pourraient aussi les accompagner sur les fonts baptismaux comme le Club Top 20 (émanation en 2006 de l'Union des entreprises des Bouches-du-Rhône- UPE13 - et de la CCIAMP réunissant des patrons patrimoniaux ou cadres dirigeants des grandes entreprises de ce département), voire la Métropole Aix-Marseille-Provence ou la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Avoir un acteur institutionnel demeure nécessaire dans ce projet de territoire et pas uniquement d'entrepreneurs. Le territoire pourra utiliser ce lieu pour organiser des évènements en lien avec l'Afrique", souligne le vice-président.
"L'Agora a vocation à être indépendante économiquement"
"L'Agora sera un lieu de rencontre entre les chefs d'entreprise. Il sera mis à disposition des Africains ayant besoin de bureaux, d'endroit où recevoir leurs clients, leurs fournisseurs. Ils y trouveront un certain nombre d'informations, ce que j'appelle de la 'conciergerie économique'. Nous pourrons organiser pour eux quelques visites, quelques rendez-vous", indique Frédéric Ronal. "Il s'agira aussi d'un lieu d'animation autour de l'écosystème du monde africain avec des expositions culturelles. Nous voulons que des artistes africains viennent exposer à l'Agora, et même qu'elle soit décorée par eux. Nous pourrons aussi y organiser des évènements."
Reste à le financer et Frédéric Ronal se veut clair sur ce sujet. "L'Agora a vocation à être indépendante économiquement, car elle doit avoir son propre modèle économique pour être scalable (NDLR: adaptable) et donc pouvoir s'implanter ailleurs. Il faut bien comprendre que nous mettons un prototype à Marseille. Au moment où sera ouvert ce premier lieu, nous pourrons le dupliquer en France et en Europe bien sûr, mais aussi en Afrique. Et pour le coup, nous irons chercher du financement international."
Selon le vice-président de la CCIAMP, "la Banque mondiale est déjà très intéressée. Elle n'attend que de voir ce que nous réussissons à faire à Marseille pour nous établir un financement de projet nous permettant d'ouvrir dix Agoras en Afrique, dans un certain nombre de pays désireux d'accueillir ce type de lieu."
Reste à le financer et Frédéric Ronal se veut clair sur ce sujet. "L'Agora a vocation à être indépendante économiquement, car elle doit avoir son propre modèle économique pour être scalable (NDLR: adaptable) et donc pouvoir s'implanter ailleurs. Il faut bien comprendre que nous mettons un prototype à Marseille. Au moment où sera ouvert ce premier lieu, nous pourrons le dupliquer en France et en Europe bien sûr, mais aussi en Afrique. Et pour le coup, nous irons chercher du financement international."
Selon le vice-président de la CCIAMP, "la Banque mondiale est déjà très intéressée. Elle n'attend que de voir ce que nous réussissons à faire à Marseille pour nous établir un financement de projet nous permettant d'ouvrir dix Agoras en Afrique, dans un certain nombre de pays désireux d'accueillir ce type de lieu."

Le vice-président de la CCIAMP ne lancera Afric'Agora que lorsqu'il aura réuni un nombre suffisant de membres (photo: F.Dubessy)
Une localisation gardée secrète
"L'avantage d'un projet entrepreneurial, c'est qu'il ne dépend de personne. L'inconvénient, c'est que tous les risques financiers doivent être pris en charge et que nous ne ne voulons pas en prendre des inacceptables. Je ne lancerai donc le tout que quand j'aurais un volume minimum de souscripteurs", précise toutefois le vice-président de la CCIAMP.
L'Agora disposera de trois ressources. D'abord ses membres fondateurs et adhérents réunis dans un club Agora qui bénéficieront, en échange d'une cotisation, d'un certain nombre de services. Ensuite, les fonds émanant de la location d'espaces pour des évènements en lien principalement avec l'Afrique. Enfin, des financements extérieurs déjà évoqués.
Pour l'instant, l'adresse d'Afric'Agora demeure un secret bien gardé. En janvier 2019, Jean-Luc Chauvin la voyait en plein centre-ville et en février 2019, Yves Delafon, past-president d'Africalink (Hichem El Merini et Panayotis Liolios lui ont succédé début mars 2022), précisait même sur la Canebière. Aujourd'hui, Frédéric Ronal préfère rester discret sur sa localisation qui semble déjà être connue: "Il faut que ce soit validé avant que nous ne communiquions dessus", s'excuse-t-il.
L'Agora disposera de trois ressources. D'abord ses membres fondateurs et adhérents réunis dans un club Agora qui bénéficieront, en échange d'une cotisation, d'un certain nombre de services. Ensuite, les fonds émanant de la location d'espaces pour des évènements en lien principalement avec l'Afrique. Enfin, des financements extérieurs déjà évoqués.
Pour l'instant, l'adresse d'Afric'Agora demeure un secret bien gardé. En janvier 2019, Jean-Luc Chauvin la voyait en plein centre-ville et en février 2019, Yves Delafon, past-president d'Africalink (Hichem El Merini et Panayotis Liolios lui ont succédé début mars 2022), précisait même sur la Canebière. Aujourd'hui, Frédéric Ronal préfère rester discret sur sa localisation qui semble déjà être connue: "Il faut que ce soit validé avant que nous ne communiquions dessus", s'excuse-t-il.
Une base de données économiques sur l'Europe et l'Afrique en gestation
Voir aussi
-
Israël se prononce pour la solution à deux États pour régler son conflit avec la Palestine
-
Voltalia investit dans cinq nouvelles centrales solaires au Portugal
-
La Commission européenne donne son feu vert aux aides d’État dans le domaine de l'hydrogène
-
HOMERe France et l'IECD s'allient pour faciliter l'employabilité des jeunes Libanais
-
Le Liban va pouvoir extraire son propre gaz naturel
Lors de la conférence Numeum, Frédéric Ronal a insisté sur le rôle des données économiques qualifiée de "patrimoine économique, pétrole, or de demain". Selon lui, "les entreprises doivent pouvoir trouver à l'Agora des contacts, du réseau, des partenaires, des collègues qui ont des problématiques identiques aux leurs, un outil pour travailler, mais aussi de l'information." Un projet portant le nom de code "Africa Data" sera donc aussi "développé par une équipe d'experts, dès que nous aurons ouvert l'Agora", poursuit-il. Avant de confier à econostrum.info, "Ces données seront probablement accessibles dans les Agoras, à minima au départ, et nous verrons après comment la diffuser plus largement. Ce ne sera pas gratuit pour les utilisateurs, sinon il faudrait trouver un modèle subventionné et je ne suis pas certain d'en avoir envie. La data a une valeur et ce qui est gratuit n'a pas de valeur."
Les données françaises européennes, plus facile à collecter - "il suffit de les rendre accessibles", souligne-t-il - serviront aux entreprises africaines. "J'ai un patron tunisien qui veut s'implanter en France, pas avec un bureau mais en rachetant une société d'emballage", donne-t-il comme exemple. "Aujourd'hui, il ne dispose pas de cette information. Avec Africa Data, il l'aura, car nous serons un agrégateur." Frédéric Ronal reconnaît "qu'en Afrique l'enjeu est plus profond, car il faut créer et organiser la data." Ce sera le rôle de l'équipe projet prochainement mise en place qui "devra convaincre les ministères africains, comme les bailleurs de fonds, que ceci a du sens. D'où l'intérêt du soutien de Numeum qui pourra nous rendre crédible et fournir les compétences de ses entreprises membres sur le monde numérique africain."
Les données françaises européennes, plus facile à collecter - "il suffit de les rendre accessibles", souligne-t-il - serviront aux entreprises africaines. "J'ai un patron tunisien qui veut s'implanter en France, pas avec un bureau mais en rachetant une société d'emballage", donne-t-il comme exemple. "Aujourd'hui, il ne dispose pas de cette information. Avec Africa Data, il l'aura, car nous serons un agrégateur." Frédéric Ronal reconnaît "qu'en Afrique l'enjeu est plus profond, car il faut créer et organiser la data." Ce sera le rôle de l'équipe projet prochainement mise en place qui "devra convaincre les ministères africains, comme les bailleurs de fonds, que ceci a du sens. D'où l'intérêt du soutien de Numeum qui pourra nous rendre crédible et fournir les compétences de ses entreprises membres sur le monde numérique africain."
"Identifier les entreprises numériques locales"
Pour Olivier Cazzulo, administrateur et délégué régional Sud de Numeum, "ceci est encore en gestation. Je souhaite aujourd'hui que nous nous y intéressions. C'est un premier pas que nous faisons aujourd'hui." Également président-fondateur de netsystem (conseil en systèmes d'information et de transformation digitale) basée à Gardanne, près d'Aix-en-Provence, il rappelle qu'en 2021 "Numeum a positionné un permanent à Bruxelles pour faire de la souveraineté européenne un enjeu majeur et plaider pour une régularisation des lois. Nous devons faire pareil vis-à-vis de l'Afrique." Et d'ajouter, "quand je vais sur ce continent, notamment au Maghreb, mes interlocuteurs me demandent 'vous êtes où les Français?' alors que nous avons une histoire commune." Selon Olivier Cazzulo "nous avons abandonné l'Afrique aux Chinois, il faut y revenir. Les initiatives du digital en Afrique ne nous attendent pas et en plus leurs entreprises ont fait un saut quantique et sont parfois plus performantes. L'idée n'est donc pas de venir leur expliquer les choses, mais d'interagir avec eux, de travailler et de s'apporter mutuellement avec une approche collégiale de ces sujets et des prismes différents."
Frédéric Ronal met aussi en avant "le besoin d'identifier les entreprises numériques locales pour porter ce dossier Africa Data et d'un lobbying pour aller chercher, auprès de l'Europe par exemple, des financements." Il insiste d'ailleurs sur ce sujet crucial: "ce que nous proposons, ce n'est pas rien. C'est quand même d'aider les États africains à structurer leurs données pour les rendre accessibles. Et pour ça, il faut du financement international."
Olivier Cazzulo entend donc se rapprocher de cette initiative de la CCIAMP et d'Africalink. "Il faut voir comment nous pouvons fédérer notre écosystème, comment les aider à aller chercher du financement pour favoriser l'émergence de ce projet."
Contrairement à celui d'Afric'Agora, Africalink n'interviendra pas directement dans ce projet Africa Data, à l'exception de ses adhérents qui travaillent déjà dans le domaine de la donnée.
Frédéric Ronal met aussi en avant "le besoin d'identifier les entreprises numériques locales pour porter ce dossier Africa Data et d'un lobbying pour aller chercher, auprès de l'Europe par exemple, des financements." Il insiste d'ailleurs sur ce sujet crucial: "ce que nous proposons, ce n'est pas rien. C'est quand même d'aider les États africains à structurer leurs données pour les rendre accessibles. Et pour ça, il faut du financement international."
Olivier Cazzulo entend donc se rapprocher de cette initiative de la CCIAMP et d'Africalink. "Il faut voir comment nous pouvons fédérer notre écosystème, comment les aider à aller chercher du financement pour favoriser l'émergence de ce projet."
Contrairement à celui d'Afric'Agora, Africalink n'interviendra pas directement dans ce projet Africa Data, à l'exception de ses adhérents qui travaillent déjà dans le domaine de la donnée.