En Italie, selon une étude de la Banca d’Italia, publiée en 2014, 11% des ménages subiraient une situation de vulnérabilité énergétique. Un chiffre minimum car les rédacteurs de cette étude estiment que le phénomène à toutes les chances d’être sous-estimé en raison du manque de statistiques fiables.
« 50 millions d’Européens sont directement concernés par la pauvreté énergétique » estime Emanuela Colombo, Responsable à l’Unesco de la chaire « Énergie pour le développement durable ». Selon elle, « la pauvreté énergétique induit, pour nombre d’Européens, un état dépressif qui les isole du corps social ».
En 2014, l’Institut national de la statistique et des études économiques appréhende différemment la précarité énergétique. Pour l’Insee, le critère de l’accès au carburant automobile s’ajoute désormais à celui de l’électricité et des combustibles.
« Voilà un problème complexe pour lequel nos réponses sont limitées » estime Jean-Yves Petit, vice-présidents du Conseil Régional Paca, délégué aux Transports. « La dépense de transports et de déplacement est liée à l’étalement urbain en Provence ». Plus les gens aux revenus modestes sont chassés des centres villes, devenus inabordables financièrement, plus leurs dépenses de déplacements s’accroissent.
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Le coût du déplacement devient en France une composante de la vulnérabilité énergétique
Celles-ci ont évolué à la hausse avec l’augmentation régulière et importante du prix des produits pétroliers ces dernières années. Si le prix des hydrocarbures a enregistré une forte décrue en 2014, la plupart des experts s’accordent pour dire qu’il ne s’agit que d’un sursis.
256 000 ménages provençaux sont en situation de vulnérabilité énergétique, soit 12% du total, dont 165 000 « du fait de leurs dépenses de carburant », pour l’Insee. Les auteurs de l’enquête, Nicolas Cochez, Eric Durieux et David Levy, précisent que « la moitié des ménages éloignés des pôles urbains est vulnérable sur le plan énergétique ».
La relégation en banlieue et dans l’espace rural des ménages les plus modestes, souvent retraités, est en cause. Les mêmes statisticiens soulignent qu'un « renchérissement de 30% des combustibles utilisés pour le chauffage, rendrait vulnérables 73 000 ménages, soit 9% de la population régionale ».
Paca est loin d’être la région la plus affectée en France. La situation s'aggrave à partir de l’Auvergne, en remontant par l’Est vers le Nord de la France.
Espagne, la crise et le manque d'isolation thermique en cause
En Catalogne espagnole, 12% des ménages sont également en situation de vulnérabilité énergétique pour cause économique. Et, particularité locale, leur sort dépend de la confrontation juridique entre la Généralité de Catalogne et la Cour Constitutionnelle d’Espagne. Cette dernière a, en 2013, annulé des décisions régionales visant à assurer la livraison d’électricité aux ménages modestes entre les mois de novembre et mars.
Or, si le revenu des ménages signe leur précarité, le prix de l’électricité compte aussi évidemment. L'Espagne se classe à la cinquième place des pays les plus chers d'Europe. Elle arrive deuxième pour l’augmentation des tarifs électriques entre 2007 et 2012, juste après Chypre, et quatrième si l’on considère la difficulté des ménages à conserver un niveau de chaleur raisonnable en hiver.
Étrangement, la plus grande proportion de ménages en précarité énergétique se trouve au sud de la péninsule Ibérique, malgré les températures hivernales en moyenne plus douces. « Il existe deux types de pauvreté énergétique en Espagne » révèle un rapport de l’Association des Sciences de l’Environnement : « au Nord, elle dépend d’abord de la cherté de l’énergie. Au Sud, elle résulte aussi du manque d’isolement des logements ».
Le phénomène n’est pas sans conséquence, puisque le froid dans les logements aurait provoqué en Espagne 9 600 décès prématurés entre 1997 et 2012, selon la même enquête.
Article réalisé en partenariat avec EDF