
Isabelle Autissier, présidente WWF et Catherine Piante, chargée de programmes en milieu marin à WWF. (Photo L.T).
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econostrum.info : Pourquoi avoir mis en place un tel projet ?
Isabelle Autissier : Nous considérons que la Méditerranée constitue le théâtre d'enjeux importants en terme de biodiversité, mais aussi au niveau humain, économique. Il faut harmoniser ce développement pour conserver une Méditerranée vivante et active. L’idée était de faire de la prospective, de regarder à l’horizon 2030. Prendre en compte les projets, les décisions déjà prises, et rapporter tout cela à la mer, à ce qu’elle pourra supporter. Nous nous sommes demandé en quoi consisterait une économie soutenable pour la Méditerranée.
Comment ce projet s’est-il mis en place ? Quels moyens avez-vous utilisé ?
Catherine Piante : Ce projet s'intègre dans la veille importante que nous réalisons sur les sujets marins. Une vingtaine de personnes ont travaillé sur ce projet pendant quinze mois. Il nous a fallu autant de temps car nous avons travaillé comme des journalistes, en enquêtant pour trouver les données. Cela n’a pas été facile car certains éléments dans le rapport Medtrens n'avaient jamais été publiés, notamment les cartographies. Les informations sur les concessions pétrolières en Méditerranée sont dures à avoir. Pour le trafic maritime, il a fallu acquérir les données satellites pour l’ensemble des navires chaque année, mais aussi l’intensité du trafic. Dans notre document, nous ne travaillons pas à partir de données existantes, mais d'éléments bruts que nous avons traité. Quant aux financements, nous bénéficions de l'appui du programme Med et du ministère de l’environnement.
Dans votre rapport, vous vous centrez sur les pays méditerranéens de la rive nord. Qu’en est-il de la rive sud ?
C.P : La stratégie de la croissance bleue reste avant tout une politique européenne. Elle se décline en France, Espagne, Italie, Grèce, Croatie, Chypre, Slovénie et Malte. En Méditerranée, les financements européens pour la mise en oeuvre de projets sont divisés en deux, pour la rive Nord et pour la rive Sud. Nous n’avons obtenu un financement que pour le nord. En 2019 la convention de Barcelone, qui gère la question environnementale en Méditerranée va faire un grand rapport sur l’état de son environnement. Elle reprendra les données du rapport Medtrens et rajoutera celles concernant le sud du bassin, plus difficile à obtenir.
Isabelle Autissier : Nous considérons que la Méditerranée constitue le théâtre d'enjeux importants en terme de biodiversité, mais aussi au niveau humain, économique. Il faut harmoniser ce développement pour conserver une Méditerranée vivante et active. L’idée était de faire de la prospective, de regarder à l’horizon 2030. Prendre en compte les projets, les décisions déjà prises, et rapporter tout cela à la mer, à ce qu’elle pourra supporter. Nous nous sommes demandé en quoi consisterait une économie soutenable pour la Méditerranée.
Comment ce projet s’est-il mis en place ? Quels moyens avez-vous utilisé ?
Catherine Piante : Ce projet s'intègre dans la veille importante que nous réalisons sur les sujets marins. Une vingtaine de personnes ont travaillé sur ce projet pendant quinze mois. Il nous a fallu autant de temps car nous avons travaillé comme des journalistes, en enquêtant pour trouver les données. Cela n’a pas été facile car certains éléments dans le rapport Medtrens n'avaient jamais été publiés, notamment les cartographies. Les informations sur les concessions pétrolières en Méditerranée sont dures à avoir. Pour le trafic maritime, il a fallu acquérir les données satellites pour l’ensemble des navires chaque année, mais aussi l’intensité du trafic. Dans notre document, nous ne travaillons pas à partir de données existantes, mais d'éléments bruts que nous avons traité. Quant aux financements, nous bénéficions de l'appui du programme Med et du ministère de l’environnement.
Dans votre rapport, vous vous centrez sur les pays méditerranéens de la rive nord. Qu’en est-il de la rive sud ?
C.P : La stratégie de la croissance bleue reste avant tout une politique européenne. Elle se décline en France, Espagne, Italie, Grèce, Croatie, Chypre, Slovénie et Malte. En Méditerranée, les financements européens pour la mise en oeuvre de projets sont divisés en deux, pour la rive Nord et pour la rive Sud. Nous n’avons obtenu un financement que pour le nord. En 2019 la convention de Barcelone, qui gère la question environnementale en Méditerranée va faire un grand rapport sur l’état de son environnement. Elle reprendra les données du rapport Medtrens et rajoutera celles concernant le sud du bassin, plus difficile à obtenir.
Tourisme, trafic maritime et prospection pétrolière.
Pouvez-vous me donner quelques tendances ?
I.A : Concernant le trafic maritime, nous prévoyons une progression de 4% par an jusqu’en 2030. 4% en soi, ce n’est rien. Mais en cumulé, cela devient énorme car une très grande partie du trafic mondial transite déjà par la Méditerranée. 95% des produits manufacturés destinés à l'Europe passent par cette voie. La Méditerranée va également connaître un doublement des concessions de prospection pétrolière. Cela couvre déjà 20% du bassin. D’ici 2030, ce chiffre passera à 40%, ce qui devient énorme.
C.P : Sur les contrats de prospection pétrolière, les choses peuvent s'accélérer. Les zones identifiées pourraient être octroyées dans les cinq ou six prochaines années. Tout dépendra du cours du pétrole qui devrait remonter selon nos analyses. Un champ pétrolier vient d’être découvert en Israël. Concernant le tourisme, 350 millions de visiteurs viennent déjà en Méditerranée, et la prospective faite par le Plan Bleu annonce 500 millions en 2030. Il nous parait vitale d’anticiper ces évolutions.
Quels pistes préconisez-vous pour améliorer cette situation ?
I.A : Nous avons pensé à un ensemble de solutions, mais il faut avant tout informer. Nous devons développer une véritable vision à long terme, multisectorielle de la Méditerranée, qui prenne en compte l’influence des activités les unes sur les autres. La région a besoin d’une prospective globale intégrant la biodiversité.
I.A : Concernant le trafic maritime, nous prévoyons une progression de 4% par an jusqu’en 2030. 4% en soi, ce n’est rien. Mais en cumulé, cela devient énorme car une très grande partie du trafic mondial transite déjà par la Méditerranée. 95% des produits manufacturés destinés à l'Europe passent par cette voie. La Méditerranée va également connaître un doublement des concessions de prospection pétrolière. Cela couvre déjà 20% du bassin. D’ici 2030, ce chiffre passera à 40%, ce qui devient énorme.
C.P : Sur les contrats de prospection pétrolière, les choses peuvent s'accélérer. Les zones identifiées pourraient être octroyées dans les cinq ou six prochaines années. Tout dépendra du cours du pétrole qui devrait remonter selon nos analyses. Un champ pétrolier vient d’être découvert en Israël. Concernant le tourisme, 350 millions de visiteurs viennent déjà en Méditerranée, et la prospective faite par le Plan Bleu annonce 500 millions en 2030. Il nous parait vitale d’anticiper ces évolutions.
Quels pistes préconisez-vous pour améliorer cette situation ?
I.A : Nous avons pensé à un ensemble de solutions, mais il faut avant tout informer. Nous devons développer une véritable vision à long terme, multisectorielle de la Méditerranée, qui prenne en compte l’influence des activités les unes sur les autres. La région a besoin d’une prospective globale intégrant la biodiversité.